Un regard sur le BAS

Ces portes ouvertes offrent une opportunité unique d’échanges et de rencontres, une façon aussi de réaliser qu’il est possible d’acquérir un bijou, une sculpture, une céramique, un livre, un dessin ou encore un bronze à des prix plus qu’abordables. Voilà qui devrait encourager les collectionneurs en herbe et conforter les amateurs confirmés à enrichir leur patrimoine artistique.

Masque  Glé  de  la  tribu  Dan

Sous-tribu des Dan-Nguere, les Dan se partagent entre le Liberia oriental, la Guinée Conakry et la Côte d’Ivoire. Leurs masques transcendent la beauté féminine à laquelle ils sont très sensibles, mais ils paraissent moins idéalisés quand il s’agit de personnages masculins. Le masque porte en lui une force vitale appelée du, envoyée par Zlan, le créateur des hommes et des animaux. Les du se manifestent en rêve et disent comment ils veulent être représentés – en fétiche, en arbre ou en “habitant” un masque. L’esprit se matérialise alors en Glé et prend part à la vie de la communauté. Daté du XIX^e siècle et originaire de Côte d’Ivoire, ce masque Glé en bois poli haut de 24,5 centimètres sera visible dans la galerie de Serge Schoffel.

Précieux  gallinacé

La galerie Luc Decruyenaere propose un coq en argent massif ouvré à Hanau, à la fin du XIX^e siècle, dans les ateliers d’August et Ludwig Neresheimer. À l’époque, cette ville du grand-duché de Hesse abrite une importante colonie d’orfèvres qui reproduit des objets anciens aperçus dans les cabinets de curiosité, mais aussi des volatiles tels que le cygne, la chouette ou encore le coq, dont les plumages sont rendus avec une grande minutie. Les artistes répondent en cela à la forte demande d’une aristocratie et d’une bourgeoisie prospères. Le gallinacé, qui annonce le jour nouveau et le retour de la lumière après les ténèbres dans la symbolique chrétienne, s’impose avant tout ici comme une œuvre d’art en soi, sans connotation appuyée.

Lemmen  intimiste

Cette année, la galerie Thomas Deprez nous convie dans l’univers de Georges Lemmen (1865-1916), peintre, graveur et dessinateur néo-impressionniste belge. Influencé par Degas et Toulouse-Lautrec au début de son parcours, il rejoint en 1888 le groupe d’avant-garde. Les XX où il rencontre Théo Van Rysselberghe qui va l’influencer durablement. Lemmen produit alors des toiles marquées par le pointillisme, une technique dont il se libère par la suite. On lui connaît des affiches, des céramiques, des tapis, des gouaches, des pastels et, bien entendu, des dessins comme celui-ci, qui capture un moment intimiste puisque l’artiste croque sa sœur, sa grand-mère et son père, un soir de 1887, attablés à la lueur de La Lampe, titre de l’œuvre.

Un  bijou  naturaliste signé  Lalanne

Créatrice appréciée, Claude Lalanne est connue pour ses bancs, ses miroirs et autres cages ornées d’animaux, autant de sculptures métalliques reconnaissables entre toutes empruntant un vocabulaire naturaliste assumé. Mais l’artiste, qui collabora étroitement avec Yves Saint Laurent durant des années, a aussi dessiné nombre de bijoux sublimant le gui, le ginkgo, l’hydrangea, la passiflore ou encore le groseillier qu’elle décline avec art en bracelet, en boucles d’oreilles ou en collier, comme l’exemplaire présenté chez Ciel mes Bijoux, daté de 1990. Si elle travaille l’argent, le Talosel (de l’acétate de cellulose) , le cuivre et la résine, c’est le bronze qu’elle affectionne par-dessus tout. Elle le patine ou le dore, s’amusant à disposer joliment feuilles, baies et vrilles.

Guirlandes  anversoises

Spécialisé dans la nature morte sous toutes ses formes, l’Anversois Carstian Luyckx (1623-1658) fit son apprentissage chez les peintres flamands Frans Francken III et Philippe de Marlier, ce dernier connu, lui aussi, pour ses natures mortes de fruits et de fleurs. Luyckx livre ici une composition de guirlandes florales entourant un cartel en grisaille qui figure un jeune putto faisant des bulles de savon, sans doute une allégorie de la fugacité de la vie qui dure ce que dure une bulle. La virtuosité du rendu des roses, des iris, des narcisses, des tulipes, des primevères, des jacinthes, du chèvrefeuille ou encore des papillons atteint la perfection. Ce chef-d’œuvre de la peinture flamande du XVII^e siècle est proposé par la galerie Costermans associée à Cédric Pelgrims de Bigard.

Couleurs en mouvement

La galerie Lorelei expose l’art énergétique d’Olivia de Posson. Intitulé Chemin vers l’unité. L’art comme portail du temple intérieur, l’événement nous dévoile un univers où la couleur, le mouvement et les mots vibrent et abondent. Pour Olivia, l’intuition semble un don sacré. Elle s’abandonne dans son acte créatif, donnant naissance à des œuvres inspirées. En plongeant dans ses toiles abstraites, hors de tout concept linéaire, elle nous invite à voyager du mental vers le cœur afin que puisse se révéler, l’espace d’un instant, la voix de l’âme. Artiste internationale, Olivia a déjà exposé aux États Unis (NYC, Miami), dans les Émirats et en Europe (à la Saatchi Gallery de Londres, en Belgique, en France, aux Pays-Bas ou encore au Luxembourg).