Christophe Vachaudez
10 November 2020
Mais les surprises sont bien au rendez-vous et quelques provenances prestigieuses ne manqueront pas d'attiser les enchères. Ainsi, Sotheby's propose une très jolie broche de style Art déco timbrée d'un saphir cabochon de 25,20 carats qui a appartenu à la reine Victoria-Eugénie d'Espagne. Cette petite-fille de la reine Victoria qui épousa le roi Alphonse XIII en 1906 collectionna les plus élégants bijoux sa vie durant. Á son décès, ils furent répartis entre ses trois fils et ses deux filles. Cette broche signée Cartier et datée de 1933 qui est déjà passée en vente chez Sotheby's, à New York, en avril 1999, fut portée pour la dernière fois par la souveraine en février 1968 quand elle revint brièvement en Espagne pour le baptême de son filleul et arrière-petit-fils l'infant Felipe. Á cette occasion, la duchesse d'Albe, également sa filleule, organisa une réception en l'honneur de la Reine qui choisit d'épingler cette broche Art déco pour éclairer sa tenue.
La reine Victoria-Eugénie d'Espagne portant la broche acquise chez Cartier en 1933 © DR |
Lors de la même vacation du 11 novembre, Sotheby's offrira à la vente une rare parure de la fin du XVIIIe siècle sertie d'un ensemble unique d'émeraudes de Colombie. Elle comprend un collier, deux broches et deux admirables girandoles. D'après des inventaires d'époque, on apprend qu'elle fut un cadeau de Manuel de Guirior y Portal, vice-roi du Pérou, à son épouse Dona Maria Ventura de Guirior y Otazu. Finalement, impossible de ne pas mentionner un fabuleux diamant rose de 14,83 carats, d'origine russe, qui a été estimé entre 23 et 38 millions de dollars et qui promet d'affoler le marteau.
La princesse Cécile de Prusse portant ce collier de diamants vendu chez Christie's © DR |
Chez Christie's, c'est un collier en diamants sorti des ateliers du joaillier Bolin, à Saint-Pétersbourg, qui retiendra l'attention. Estampé du poinçon de Vladimir Finikov, il fut réalisé vers 1905 et acquis par le grand-duc Michel de Russie, fils du tsar Nicolas Ier pour le mariage de sa petite-fille la duchesse Cécile de Mecklembourg-Schwerin. Cette dernière s'unit cette même année au prince Wilhelm de Prusse, fils aîné de l'empereur Guillaume II. Ce collier fut confié par l'un de ses descendants à la célèbre enseigne britannique.
Maharani Sita Devi de Baroda et ses bracelets vendus chez Christie's © DR |
Durant la même vente du 10 novembre, on pourra admirer une paire de bracelets créée par Verger Frères, une maison qui travailla notamment en étroite collaboration avec Van Cleef & Arpels. Serti de 240 rubis cabochon, ils faisaient partie de la riche collection de la maharani Sita Devi de Baroda. L'épouse du maharadjah Gaekwar qui avait coutume de fumer le cigare menait une vie plutôt extravagante entre Monté Carlo et Paris. Elle continua d'utiliser son titre après son divorce en 1956. En 1974, confrontée à des problèmes financiers, elle mit aux enchères 47 bijoux au Crédit municipal de Monaco. On retrouve dans le catalogue les deux bracelets de rubis qui nous occupe. Son fils unique surnommé Princie se suicida en 1985, alors qu'il venait de fêter ses 40 ans. La maharani mourut en 1989. Enfin, à la vente de Londres, un diadème sans provenance ne laisse d'intriguer mais nul doute que ces gracieuses guirlandes feuillagées séduiront plus d'un colectionneur !
Diadème porté par la princesse Eugénie de Grèce le jour de son mariage avec le prince Dominik Radziwil © DR |
Par contre, celui vendu à Chicago bénéficie du plus avantageux des curriculum vitae. La salle de ventes Hindman met en effet aux enchères le 7 décembre une pièce historique coiffée par la princesse Eugénie de Grèce le jour de son mariage aux Invalides avec le prince Dominik Radziwill, le 30 mai 1938. Le diadème qui fut acheté en 1908 en prévision des noces de l'archiduchesse Renata d'Autriche et du prince Jérôme Radziwill. Ils étaient les parents de Dominik, avec qui la princesse Eugénie eut deux enfants, Georges et Tatiana, la meilleure amie de la reine Sofia d'Espagne.
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