Rédaction
03 November 2021
Dans le petit monde des salles de vente, le nom de Dorotheum bénéficie du même prestige que Christie's ou Sotheby's, les géants britanniques des enchères. Il s'agit en effet de la plus ancienne salle de vente au monde. Fondée à Vienne par l'empereur Joseph 1er en 1707, elle doit son nom à la société qui en assure la gestion et dont le siège se situe justement Dorotheergasse. Et c'est naturellement qu'elle a ouvert sa première représentation étrangère à Bruxelles, car si les ventes internationales ont toujours lieu quatre fois par an à Vienne, notre capitale s'impose bien sûr comme une plateforme logique pour être visible en Europe, mais aussi grâce à la quantité de collectionneurs que compte la Belgique.
Mais revenons sur les liens qui unissent ces deux marchés, celui de l'art et de l'immobilier. Honorine d'Ursel, qui dirige Dorotheum en Belgique, en est bien consciente: « Nombre de nos œuvres ornent les murs de maisons et d'appartements. Au-delà du plaisir ressenti, cela leur donne de la valeur et du prestige. (...) Des architectes comme Victor Horta ont tout créé dans la maison jusqu'au moindre détail, murs, portes, cheminées, sans oublier le mobilier qui forme un tout avec l'immeuble lui-même, considéré comme une oeuvre d'art à part entière. Ceci, à l'image de l'hôtel Tassel à Bruxelles, merveille de l'Art Nouveau ». On ne parle donc pas seulement de tableaux, sculptures, ... mais il s'agit aussi de considérer certains bâtiments comme des oeuvres d'art à part entière.
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Le dictionnaire Larousse nous apprend par ailleurs que si une oeuvre d'art "est un objet ou une création artistique ou esthétique", elle peut aussi avoir "une valeur conceptuelle". On constate que la définition fonctionne aussi pour une construction immobilière. Enfin, depuis toujours, l'architecture est considérée comme une forme artistique au même titre que la musique, la peinture, la littérature, ...
De nos jours, l'intégration d'œuvres artistiques dans le développement immobilier est devenue presque pratique courante chez certains promoteurs pour lesquels l'art participe à l'urbanisation et à l'embellissement de la ville. Mais il faut bien reconnaître que les liens entre les deux marchés sont surtout situés dans le haut de gamme, tant immobilier qu'artistique. Car quand on a les moyens, on peut se permettre de fonctionner au coup de cœur pour sa demeure. Et quand on choisit une œuvre d'art, c'est pareil ... ou presque. Car si certains le choisissent par goût, d'autre gardent dans un coin de leur tête un espoir de rentabilité (en clair, faire une plus-value) et voient l'art comme un investissement. Encore une fois, on peut faire le lien avec les investissemnts immobiliers, une pratique fréquente. Ce n'est pas pour rien que le marché de l'art a la cote lorsque l'immobilier de luxe se porte bien.
François Didisheim, fondateur de Lobby © High Level Communication |
On le voit, le renouveau du marché de l'immobilier à des implications bien au delà de son propre secteur. Tout est lié et les marchés s'influencent mutuellement. Le monde est en mutation constante... et les marchés restent à l'affût.