François Didisheim
23 July 2024
Doté de 10.000 € et soutenu par Delen Private Bank, le prix en question est très convoité dans le petit monde de l’immobilier du patrimoine. Décerné à un projet de restauration particulièrement remarquable, il a couronné le sauvetage de la tour fortifiée d’Omal.
© Trio Architecture
Ce colombier fortifié, construit en 1625 et classé en 1947, a été racheté par un passionné de patrimoine : Jacques de Pierpont. Cette acquisition fut effectuée avec un but bien précis : réaliser une restauration à l’identique et à l’ancienne de la tour, en respectant et en suivant toutes les traces de l’histoire laissées par le bâtiment.
© Wiki Commons/Eebie
© Wiki Commons/Eebie
Sous la direction de l’architecte Sébastien Petit (Trio Architecture) et en étroite collaboration avec le maître d’ouvrage, la philosophie des transformations a donc privilégié le maintien et la restauration de l’existant en privilégiant les structures originelles du XVIIe siècle du bâti, et en restituant à l’identique les éléments originels chaque fois que l’état initial était connu. Et ce n’est pas rien, la tour possédant une architecture très particulière : le bâtiment, très fermé, est composé de trois pièces très simples de forme rectangulaire et superposées sur 3 niveaux dont l’étage supérieur servait de colombier, on l’a déjà dit. Au rez-de-chaussée, à l’exception de petites fenêtres hautes, la seule ouverture était constituée par une grosse porte en bois.
© Trio Architecture/Guy Focant
Mais ce n’est pas tout, le projet avait une autre ambition : celle de de réaliser les travaux en auto-construction en y associant des artisans du patrimoine. Ainsi, couvreurs de plomb/ardoisiers, maçons, tailleurs de pierre, ferronniers, menuisiers, etc. ont été appelés à la rescousse. Ce qui, en plus de donner du travail à des personnes très qualifiées dans ces beaux métiers, a assuré une restauration de qualité.
© Trio Architecture/Guy Focant
Evidemment, quand on achète un tel bâtiment avec le but de le rendre habitable (voir l’article complet dans le magazine Lobby ici ) la question énergétique se pose. Une grande attention a donc aussi été accordée à la consommation en énergie de l’ensemble, en vue de la rendre la plus basse possible. C’est là que les nouvelles technologies sont les plus performantes. On parle ici de double vitrage, de pompe à chaleur avec captage géothermique pour chauffage, de sol basse température, de ventilation de type C, etc. Et on vous passe les détails trop techniques, mais tout ce qui a été mis en place est impressionnant d’ambition. Une fois de plus, l’union de ces innovations avec les “vieilles pierres” s’est passée en bonne harmonie.
© Trio Architecture/Guy Focant
Pour finir, arrêtons-nous un instant sur cette belle association qui décerne ce prix, l’Association Royale des Demeures Historiques et Jardins de Belgique, présidée à titre honorifique par le prince Lorenz de Habsbourg. Depuis 1934, l’association œuvre à la préservation, à la défense et à la promotion du patrimoine historique immobilier privé en Belgique mais aussi des sites naturels qui les entourent. Avec trois missions présentées comme des leitmotivs : protéger, valoriser, transmettre. Dans ce cadre, elle organise aussi des visites et activités culturelles pour partir à la découverte de lieux extraordinaires présentés par les passionnés qui les gèrent et les entretiennent avec le plus grand soin. C’est aussi une communauté de membres (de plus en plus nombreux) qui se rencontrent et s’engagent chacun à leur façon pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine historique privé. Donc, si le patrimoine vous passionne et que sa sauvegarde vous tient à cœur, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Newsletter Lobby du 3 juillet 2024, rédigée par Charles-Albert de Romrée et François Didisheim, fondateur de Lobby. Retrouvez Lobby, la revue des cercles du Pouvoir, ici