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Un salon face aux incertitudes

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Stéphane Lémeret

15 January 2025

Le sentiment général étant que cette édition du Salon de Bruxelles est particulièrement cruciale, nous avons voulu lui consacrer à nouveau une place. Après le président de Febiac, rencontre avec Frank Van Gool, CEO de la Fédération de l’Industrie de l’Automobile et du Cycle en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg, pour une conversation sur les enjeux économiques, politiques et sociétaux.

L’Éventail – Le retour du Salon de Bruxelles intervient à un moment de crise pour le secteur de l’automobile. Quel est le poids de ce secteur en Belgique et sur son économie ?
Frank Van Gool – Il n’y pas vraiment de réponse simple à cette question. Je vous dirais en tout cas que Mobia, qui réunit Febiac, Traxio (la fédération du secteur automobile et des secteurs connexes) et Renta (la fédération et des sociétés de leasing et de location), représente quelque 10 000 entreprises dans le pays. Celles-ci emploient au total 160 000 personnes et le chiffre d’affaires global de tout ce petit monde représente à peu près 2,6 % du PIB belge. On peut donc dire que le secteur automobile revêt une importance certaine pour la Belgique et que quand ce secteur est en crise, il ne faut pas le négliger.

© Triptyque

– Pensez-vous que cette crise soit imputable au monde politique, qui serait allé trop vite en voulant imposer l’électrique à tout prix ?
 À notre avis, le souci des décisions politiques n’est pas tant la rapidité. Nous aurions plutôt tendance à souligner un problème fondamental : l’instabilité des décisions, qui est non seulement contre-productive pour le secteur automobile, mais aussi source d’incertitude pour les consommateurs. On ne peut, bien sûr, que comprendre et soutenir les objectifs environnementaux, mais nous plaidons pour une approche équilibrée et ouverte. Le calendrier de décarbonisation imposé par les responsables politiques a contraint l’industrie à se concentrer presque exclusivement sur les véhicules électriques. Nous avons toujours milité pour une vision technologique neutre, et pour tirer les meilleurs avantages de solutions comme l’hybridation, les carburants alternatifs, l’hydrogène, etc.

– Qu’entendez-vous par instabilité ?
 Nous voulons dire les changements fréquents et parfois très soudains des politiques publiques qui concernent directement le secteur automobile et ses consommateurs. Un exemple : la suppression anticipée des primes à l’achat de véhicules électriques en Flandre. On a vu que cette mesure marchait pourtant bien. Probablement trop bien, en fait. Le résultat de la prime a été une augmentation de 145 % des ventes de voitures électriques aux particuliers. La suppression prématurée de cette prime est l’exemple parfait du manque de cohérence et de continuité dans les décisions politiques. Cette instabilité crée un double problème, tant pour les constructeurs, qui doivent sans cesse adapter leurs stratégies, et même leur production, que pour les consommateurs, qui sont confus, hésitent et ne sont donc pas très motivés à adopter les nouvelles technologies.

“Nous n’avons aucun parti-pris technologique”

– Si la stabilité était là, pensez-vous qu’il existerait une “demande naturelle” du public pour les voitures électriques ?
 Ce que nous observons chez Febiac, c’est que l’intérêt des consommateurs pour l’électrification existe, mais qu’il est fortement influencé par le facteur économique. Les constructeurs automobiles ont d’abord travaillé sur l’électrification de leurs modèles haut de gamme, mais au salon de 2025, nombreux sont ceux qui présenteront des modèles électriques plus abordables, souvent dotés d’un design très original.

– Vous parliez des doutes et des hésitations du public. Dans ce contexte, un salon “en présentiel” est-il un réel avantage ?
 Bien sûr, et c’est particulièrement vrai pour le Salon de Bruxelles de cette année. Nous avons tout fait pour que le public puisse découvrir toutes les technologies existantes, et même toutes les possibilités en matière de mobilité individuelle. Nous avons veillé à n’avoir aucun parti-pris et à offrir l’information la plus large possible. D’ailleurs, le slogan du salon 2025 est “Find your drive, drive your life”. En clair, il y a beaucoup d’outil de mobilité, beaucoup de technologies de mobilité, nous voulons aider chacun à trouver celle qui répond à ses besoins et qui s’intègre à son contexte de vie.

– Un vrai salon incite sans doute aussi le monde politique et les acteurs de la mobilité à se parler…
 Absolument. Il n’y a pas de plateforme plus opportune pour instaurer le dialogue indispensable entre le monde politique et les acteurs de la mobilité au sens large, des experts du secteur aux industriels, en passant par les consommateurs. Le Salon ne doit pas être le lieu où se prennent les engagements, mais au moins celui où l’on évoque, l’esprit ouvert, les grandes questions de la mobilité, de la transition énergétique, de l’impact des infrastructures, de la coexistence entre les différents modes de transport… Bref, nous espérons que, plus que jamais, le format du Salon de Bruxelles facilitera les discussions informelles, les compromis et les idées.

Photo de couverture : © Triptyque

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