Belgique, Bruxelles
21 novembre 2023
Objets de curiosité autant que de fantasme, le marché de l’art et plus généralement le monde de l’art, sont en profonde mutation depuis quelques années. Les chiffres et les nouvelles pratiques évoquant ce phénomène sont éloquents.
Il n’est désormais plus rare d’entendre que telle oeuvre d’art contemporaine ou telle collection ait été vendue ou adjugée des centaines de millions de dollars. Le monde du marché de l’art est en totale mutation, les chiffres sont vertigineux et les rôles de chaque acteur se transforment totalement depuis quelques décennies. En amont de ce business se situe bien entendu un artiste et sa création. Ce qui reste le socle de ce marché ne correspond cependant plus à l’idée que l’on se faisait de la création artistique il y a encore quelques dizaines d’années. Il est désormais très loin le cliché de l’artiste travaillant dans sa chambre de bonne avec pour seuls outils les maigres toiles et pinceaux qu’il a réussi à se procurer! Les artistes stars d’aujourd’hui sont des hommes et femmes d‘affaire, imaginant des concepts. Leur talent devient de plus en plus celui de rendre commerciale et rentable une idée. Si le concept d’atelier n’est pas nouveau, Rubens ou Van Eyck avaient déjà une armada de petites mains, le concept d’oeuvre n’est plus aussi évident aujourd’hui. Un artiste faisant réaliser des toiles ou sculptures à des centaines d’exemplaires est-il un artisan? Un chef d’entreprise? Quand on parle d’intelligence artificielle, qui est le créateur? L’algorithme? Concrètement et légalement, l’idée vient-elle de la machine ou du créateur de la machine? Une performance s’arrête-t-elle à son exécution ou bien à son cheminement? Autant de questions auxquelles il devient difficile de trancher.
Ces nouvelles approches de l’art se répercutent irrémédiablement sur le fonctionnement même de son marché. Au premier rang, les petites galeries découvreuses de talent s’opposent aux mastodontes internationaux qui récupèrent les artistes une fois reconnus. Aux rangs suivants, les salles de ventes organisent à grand frais des expositions et évènements tentant de contrer l’essor des foires internationales, toujours plus nombreuses et plus excessives. Les collectionneurs créent des fondations privées pour satisfaire leur mégalomanie et au milieu de cela, les musées tentent vaille que vaille d’exister, mais dépendent entièrement de tous ces acteurs. Béatrice Taevernier, représentante de la Foire d’Art Basel, proposera une analyse de tous ces changements en s’appuyant sur les derniers chiffres annoncés et son expérience du marché de l’art globalisé.
Cet événement est sous le parrainage Eeckman
Conférence
HEURE
12:00 - 14:00
DATE
Mardi 21 novembre 2023
ADRESSE
Cercle Royal Gaulois Artistique & Littéraire, 5 rue de La Loi, 1000 Bruxelles
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