Belgique, Bruxelles
05 décembre 2023
Ceci n’est pas un anniversaire.
A l’occasion du centenaire du surréalisme en 2024, plusieurs événements célébreront ce mouvement artistique inclassable. Xavier Canonne, grand spécialiste du surréalisme belge, présentera lors d’une conférence une approche générale de ce courant révolutionnaire.
C’est en 1924 que l’on place généralement la naissance du mouvement surréaliste en France et en Belgique. Sur les cendres encore chaudes du Dada, cet élan intellectuel et artistique européen va se développer dans un premier temps autour de la littérature et la poésie pour s’étendre rapidement aux arts plastiques. Très vite, le groupe belge va se singulariser par rapport au français, n’empêchant cependant pas des collaborations ponctuelles. Si le chef de file français André Breton rédige un manifeste pour décrire les aspirations de ses membres, le groupe belge, réuni autour de Paul Nougé, ne se reconnait pas entièrement dans ces écrits. L’automatisme et l’inconscient sont des points de divergence entre les deux groupes. Ces désaccords portent également sur la toute-puissance du rêve qui est portée aux nues par les français alors que les belges s’intéressent principalement à transformer le monde et la perception que l’on a de lui dans le réel.
On ne peut bien évidement pas cacher le flirt avec le communisme, alors seul parti à proposer un changement radical, mais le mouvement se veut avant tout sémiotique et philosophique. L’art comme la littérature sont vus comme des terrains d’expérimentations et non comme des fins en soi.
Si dans l’imaginaire commun, Magritte représente le surréalisme en Belgique, Xavier Canonne nous rappelle que le groupe belge subsistera jusqu’au début des années 2000, entrainant dans son sillage pas moins de trois générations d’artistes et autant de visions du réel : de Pol Bury à Tom Gutt, de Jane Graverol à Raoul Ubac, chacun a, dans son propre style, interprété sa vision du monde en ne cherchant pas la reconnaissance artistique mais bien la mise en exergue d’une réflexion. Bien loin des extravagances de ses contemporains Dali ou Picasso, Magritte n’a par exemple jamais eu d’atelier, peignant en dilettante dans son salon malgré le succès déjà grand au début des années 50! La recherche de carrière et de reconnaissance n’était pas un moteur dans son travail. L’une des meilleures illustrations étant l’exposition à Paris en 1948, lorsque Magritte, en bras d’honneur au marché de l’art parisien, bâcla une série d’oeuvres en quelques jours intitulée la ‘période vache’.
Cet anticonformisme aura l’honneur d’une rétrospective en février 2024 à Bozar dans l’exposition « Histoire de ne pas rire ».
Cet événement est sous le parrainage de La Brafa
La BRAFA Art Fair aura lieu du dimanche 28 janvier au dimanche 4 février 2024.
La Fondation Paul Delvaux sera l’invitée d’honneur de cette 69ème édition dans le cadre de l’anniversaire des 30 ans de la disparition du peintre surréaliste belge et des 100 ans du Surréalisme.
Conférence
HEURE
12:00 - 14:00
DATE
Mardi 05 décembre 2023
ADRESSE
Cercle Royal Gaulois Artistique & Littéraire
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