France, Paris
Du 20 septembre 2022 au 22 janvier 2023
Neige fraîche sur la route 1906, huile sur toile, 100 × 80 cm © CC BY 4.0 Munchmuseet
“On peut être célèbre et pourtant méconnu : force est de constater que la réception de l’œuvre de Munch souffre de l’effet réducteur produit par sa cristallisation autour d’une seule image : Le Cri. Son élévation au rang d’icône en a fait une sorte d’écran derrière lequel s’efface l’œuvre qui l’a permise et lui donne son sens. L’ambition de cette manifestation est de montrer l’ampleur de la production artistique de Munch, en explorant son itinéraire – 70 ans de création – dans toute sa durée et sa complexité.” Voici clairement exprimé l’axe de cette exposition déployant ce “poème de vie, d’amour et de mort” peint, dessiné et gravé sous “le soleil noir de la mélancolie” (*) , de l’émergence du symbolisme dans les toiles intimistes au tournant des années 1890 à la dimension introspective et allégorique d’œuvres plus tardives (notamment des autoportraits), de “l’exploration“ des grands mouvements de l’âme humaine (l’amour, l’angoisse, le doute, la douleur…) et de leur “expression“ “quasi obsessionnelle“ à l’atmosphère angoissante des huis-clos.
Tête du "Cri" et mains levées, 1898, crayon et pinceau sur papier de vélin © Dag Fosse / KODE
De toile en toile, mais aussi de dessin en gravure, tels cette fantastique Tête du Cri flottant dans un ballet macabre de mains levées ou ces déclinaisons du Baiser (quatre gravures sur bois assorties d’un des bois gravés), l’on voit les obsessions se traduire par les “reprises et mutations du motif”, et le fleuve noir de la mélancolie s’écouler dans les plis des jupes et des corsages, ondoyer à travers les sinuosités des sombres chevelures et des vagues, se répandre dans les ombres portées ou se déverser en flammes rougeoyantes dans le ciel (Désespoir, 1892).
Humeur malade au coucher de soleil. Désespoir, 1892, huile sur toile, 103 x 98 cm © Thielska Galleriet, Tord Lund
“Tout art […] doit être produit avec notre cœur sanguinolent – L’art est notre cœur sanguinolent”, écrivait Munch dans son journal. Et d’ajouter : “On ne doit plus peindre d’intérieurs, de gens qui lisent et de femmes qui tricotent. Ce doit être des personnes vivantes qui respirent et qui s’émeuvent, souffrent et aiment […]”
(*) Gérard de Nerval, El Desdichado, Les Chimères, 1854.
En couverture : Soirée sur l’avenue Karl Johan, 1892, huile sur toile, 84,5 × 121 cm © Dag Fosse / KODE
Exposition
Edvard Munch : Un poème de vie, d’amour et de mort
Dates
Du 20 septembre 2022 au 22 janvier 2023
Adresse
Musée d’Orsay
1 Rue de la Légion d’Honneur, 75007 Paris, France
Horaire
Lundi : Fermé
Mardi, mercredi, vendredi, samedi & dimanche : de 9h30 à 18h
Jeudi : de 9h30 à 21h45
Billetterie
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