Thomas Devaux, cet obscur objet du désir

Tendues entre les doigts, les orteils ou les dents, les ficelles dessinent des figures qui racontent des histoires, relient les gens et rendent l’ineffable visible.

Avec plus de 280 galeries représentant vingt-deux pays, la TEFAF transforme une fois encore Maastricht en Mecque de l’art, le temps d’une semaine. Et la Belgique contribue largement au succès de ces rencontres subliminales qui unissent conservateurs, collectionneurs et amateurs du monde entier.

Gigantesques installations arachnéennes, les constructions de fils de laine entrelacés élaborées depuis le milieu des années 1990 par l’artiste japonaise Chiharu Shiota viennent répandre leurs enchevêtrements sur plus de 1200 mètres carrés dans les galeries nouvellement restaurées du Grand Palais.

“Je coupe, je lacère le papier et je joue avec les dégradés de tons, rythmés par le mouvement de mes incisions dans lesquelles s’infiltre la lumière”, explique l’artiste écossaise qui, usant du scalpel comme d’un pinceau, “questionne la notion même de surface”, qu’elle décrit comme un espace d’interrogation entre le visible et l’invisible.