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Les mondes de la Fondation Prada

ArtArt ContemporainFondation PradaItalieMilan

Christophe Vachaudez

27 April 2023

© Fondazione Prada, Bas Princen

Fondée en 1993, la Fondation Prada s’est imposée comme une évidence dans le paysage contemporain milanais, mais son installation au Largo Isarco, au sud de la capitale lombarde, n’a fait qu’amplifier son aura. Elle s’est même ouverte à l’art au sens plus général du terme, offrant des mises en abîme pétillantes d’œuvres issues des époques passées.

La silhouette singulière de cette ancienne distillerie de gin datant de 1910 attire désormais nombre de visiteurs, séduits par les initiatives et les expositions de haut vol proposées dans ces espaces originaux. Miuccia Prada, à la tête de l’empire fondé par son grand-père, et son époux, le milliardaire italien Patrizio Bertelli, président aux destinées de la fondation qui dispose à ce jour de trois lieux voué à l’art au sens général du terme : l’observatoire, situé dans un autre site symbolique de Milan, la galerie Victor-Emmanuel II, et dédié à la photographie, le palazzo ou Ca’ Corner della Regina, à Venise, chef-d’œuvre du baroque, et enfin, faisant face au centre ferroviaire de la Porta Romana de Milan, aux confins du quartier de Vigentino, des locaux entièrement rénovés et inaugurés en 2015.

Les espaces réalisés par OMA pour la tour de la fondation. © Fondazione Prada

Les espaces réalisés par OMA pour la tour de la fondation. © Fondazione Prada

La galerie Vittorio Emanuele II dans l’Osservatorio © Fondazione Prada

La galerie Vittorio Emanuele II dans l’Osservatorio © Fondazione Prada

Le chantier a été confié au cabinet d’architectes OMA (Office for Metropolitan Architecture) dirigé par le Néerlandais Rem Koolhaas qui a déjà fait ses preuves pour Prada en concevant les boutiques emblématiques de New York et de Tokyo. Dès le début, il était clair qu’il fallait conserver les sept entités existantes mais les intégrer dans un concept innovant, en y ajoutant de nouveaux bâtiments. Bref, créer une architecture fédératrice qui donnerait naissance à une petite ville dédiée à l’art avec des places, des allées et des passerelles.

Il aura fallu 200 000 feuilles d’or pour réaliser le chef-d’oeuvre architectural de Rem Koolhaas. © Fondazione Prada

Haute de 60 mètres, la silhouette effilée de la Torre s’habille de béton blanc. © Fondazione Prada

Les vestiges industriels relookés voisinent avec des aménagements et des matériaux résolument contemporains. La cohabitation soudain se fait joyeuse, inattendue, stimulante. Le neuf côtoie l’ancien, les volumes larges accentuent les plus étroits, le noir répond au blanc, reflets et transparences se confondent, béton et nature voisinent en bonne intelligence, tandis que les espaces clos s’ouvrent vers l’extérieur à travers les murs rideaux… Un jeu senti de contrastes qui fonctionne pleinement dans sa simplicité ? Avec, tout de même, une once d’extravagance quand l’un des édifices d’origine est recouvert de feuilles d’or, une balise rutilante sous le ciel lombard !

© Fondazione Prada

Le Bar Luce. © Fondazione Prada

En tout, le site couvre 19 000 m², dont 11 000 m² d’espaces dévolus aux manifestations culturelles. On distingue le Podium, pour les expositions temporaires, le Cinéma, un auditorium multimédias, et la tour, une construction sentinelle en béton blanc haute de 60 mètres, terminée en 2018, qui, outre des salles pour les collections permanentes, abrite un restaurant et une terrasse panoramique auxquels on accède grâce à un ascenseur en marbre rose. Autres points d’orgue : la librairie ; le bar Luce, totalement vintage, inspiré de l’atmosphère du vieux Milan et imaginé par le réalisateur américain Wes Anderson, avec ses sièges en vinyle pastel ; et la Children’s Academy, un espace pédagogique dédié aux enfants et développé avec l’École nationale supérieure d’architecture (ENSA) de Versailles.

L'œuvre amusante de Carsten Höller, Upside Down Mushroom, 2000. © Fondazione Prada

L'œuvre amusante de Carsten Höller, Upside Down Mushroom, 2000. © Fondazione Prada

Au sol, l’oeuvre Tulips (1995–2004) de Jeff Koons et, aux murs, Verdenero (1967), Grande Trasparente (1976), Giallorosa 1967, Grande Trasparente (1976) et Rossonero (1967) de Carla Accardi. © Fondazione Prada

Au sol, l’oeuvre Tulips (1995–2004) de Jeff Koons et, aux murs, Verdenero (1967), Grande Trasparente (1976), Giallorosa 1967, Grande Trasparente (1976) et Rossonero (1967) de Carla Accardi. © Fondazione Prada

Aux murs, cinq oeuvres de Michael Heizer : Russian Constructivist Painting 3 (1974), Untitled no. 5 (1974), Untitled no. 9 (1974), Negative Steel Square (1996) et Negative Steel Circle (1996). Au sol, deux oeuvres de Pino Pascali, Confluenze (1967) et Pelo (1968). © Fondazione Prada

Aux murs, cinq oeuvres de Michael Heizer : Russian Constructivist Painting 3 (1974), Untitled no. 5 (1974), Untitled no. 9 (1974), Negative Steel Square (1996) et Negative Steel Circle (1996). Au sol, deux oeuvres de Pino Pascali, Confluenze (1967) et Pelo (1968). © Fondazione Prada

Salle de l’exposition Atlas qui se tient dans la tour de la fondation Prada, à droite l’entrée menant à l’installation The Alpha & the Omega, 2013, de Betye Saar. En arrière plan, une tapisserie de l’artiste Goshka Macuga : Make Tofu, Not War, 2018. © Fondazione Prada

La Salle aux Porcelaines regroupant un impressionant nombre d'assiettes. © Fondazione Prada

La Salle aux Porcelaines regroupant un impressionnant nombre d'assiettes. © Fondazione Prada

La Fondation Prada collabore avec des noms connus, comme Jeff Koons, Damien Hirst ou par Luc Tuymans, mais propose aussi des expositions découvertes, comme quand les Champignons renversés de l’Allemand Carsten Höller offrent une vision psychédélique digne d’Alice au pays des merveilles ; ou quand 1700 pièces survolent l’histoire de la porcelaine chinoise avec d’exceptionnelles œuvres anthropomorphes, mais aussi la recréation d’un cabinet habillé, plafond compris, de précieuses assiettes. Comme on peut le constater, si l’art contemporain occupe une place prépondérante dans le programme de la fondation, il n’est pas rare qu’elle opère une incursion dans des mondes anciens, comme lors de cet hommage à l’art classique, reproduit inlassablement au fil des siècles en mode sériel. Des visions transversales et une approche toujours originale : voilà sans doute la signature de ce musée pas comme les autres.

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17/09/2024

Informations supplémentaires

Adresse

Fondation Prada
Largo Isarco 2
20139 Milano, Italie

Horaire

Lundi au dimanche : 10h – 19h
Fermé le mardi.

Téléphone

+39 02 5666 2611

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