Christophe Vachaudez
08 January 2025
À la veille de la 70e édition qui s’annonce colorée et joyeuse sous l’égide de l’invitée d’honneur Joana Vasconcelos, Klaas Muller évoque pour L’Éventail la plus ancienne foire d’Europe, un événement devenu incontournable sur le plan international.
© Kenton Thatcher
L’Éventail – Concrètement, quel est votre rôle en tant que président de la BRAFA ?
Klaas Muller – Je suis en contact permanent avec la directrice de la foire, Beatrix Bourdon, et la responsable de la communication, Vanessa Polo Friz, pour échanger et avaliser au quotidien certaines décisions. Au conseil, il s’agit également d’un travail collégial et constructif afin de définir la stratégie de la foire au fil des mois, pour toujours améliorer, adapter et permettre à la BRAFA de s’ancrer dans l’actualité et de rayonner encore davantage. Parfois, il faut trancher afin d’œuvrer dans l’intérêt de la foire, mais il faut toujours faire preuve de diplomatie.
– Pourquoi avoir choisi de mettre à l’honneur Joana Vasconcelos ?
– Nous souhaitions que Joana Vasconcelos fasse planer une sorte de féerie sur la foire grâce à ses sculptures joyeuses et colorées. Elles vont encore accentuer l’atmosphère festive de la BRAFA. L’artiste a tout de suite accepté de participer. Elle viendra installer quelques œuvres monumentales qui ne laisseront pas les visiteurs indifférents.
© Galerie Cento Anni
– Vous accueillez douze nouvelles galeries. Comment s’opère le choix ?
– Nous cherchons constamment à combler les manques éventuels, à renforcer les disciplines plus “faibles” ou à créer de nouvelles niches, mais le critère de sélection principal demeure la qualité. Je citerai par exemple la Stone Gallery, spécialisée dans les minéraux d’exception, une nouvelle-venue qui montre l’évolution de l’intérêt des amateurs et des collectionneurs. Je recherche aussi des marchands d’art précolombien, ce qui fait encore défaut à la BRAFA.
– Donnez-vous une chance à certains marchands débutants ou déjà confirmés qui aimeraient pouvoir intégrer la BRAFA ?
– Oui, tout à fait. Nous avons réservé un stand baptisé Selected by BRAFA. L’architecte d’intérieur Gert Voorjans sera responsable de la scénographie qui mettra en valeur les objets confiés par les cinq exposants invités, à savoir Lucie Couck, Sophie Derom, Andrea de Caters, Jonathan Kugel et Nathan Uzal. Mais je voudrais souligner que nous avons déjà au sein de la BRAFA des galeries reconnues dirigées par de très jeunes marchands, ce qui est très positif.
© Artet Patrimoine Lauence Lenne
– Vous renouvelez votre collaboration avec l’IRPA (Institut royal du Patrimoine artistique) et la Fondation Roi Baudouin. Pensez-vous que leur présence au cœur de la BRAFA apporte une crédibilité supplémentaire ?
– Bien entendu, d’autant que les acheteurs attachent de plus en plus d’importance aux recherches et aux examens scientifiques, ce qui donne à la présence de l’IRPA une légitimité accrue. Nous proposons d’ailleurs des workshops qui, d’ordinaire, attirent beaucoup de monde. Quant à la Fondation Roi Baudouin, nous l’accueillons maintenant depuis des années, une opportunité pour elle d’exposer les acquisitions et d’expliquer à un plus grand nombre son rôle et son action en faveur du patrimoine.
– La BRAFA comptera cette année 130 galeries. Pensez-vous que ce nombre pourrait encore s’accroître à l’avenir ?
– Je crois que nous pouvons encore un peu agrandir la BRAFA, mais il faut rester à taille humaine de façon que la visite demeure un plaisir.
© Marc Heiremans
– Continuez-vous à collaborer avec les mêmes sponsors ?
– Nous avons la chance de pérenniser notre partenariat avec la Banque Delen qui nous est très fidèle. C’est une collaboration à laquelle nous tenons beaucoup car il y a une compréhension mutuelle : elle conseille les collectionneurs et dispose, elle-aussi, d’une collection privée. Nous pouvons également citer BMW, les champagnes Taittinger, Hiscox, les parfums Guerlain, Baobab ou encore les Hôtels Amigo et Le Plaza.
– Pensez-vous que la foire a atteint un certain équilibre entre le nombre de galeries d’art ancien, dans le sens général du terme, et l’art contemporain ?
– Je crois que nous y arrivons, mais n’oublions pas l’importance de l’art contemporain dans la société d’aujourd’hui. Il est donc normal que nous lui conservions une place de choix au sein de la BRAFA, sans négliger pour autant les autres disciplines.
– Quelle est votre expérience personnelle en tant que marchand avec la BRAFA ?
– Je suis reconnaissant d’avoir été admis à la BRAFA voici presque vingt aujourd’hui, car cela m’a permis de rencontrer des clients potentiels, bien entendu, mais surtout de stimuler mes recherches d’œuvres pour toujours viser la qualité. On en réserve d’ailleurs certaines pour les présenter à la foire pour la première fois, une façon de créer la surprise et de dévoiler les trouvailles faites au cours des mois écoulés. Ce fut vraiment un élément déclencheur pour le jeune marchand que j’étais.
Photo de couverture : © Guy Kokken
Foire
BRAFA Art Fair
Brussels Expo (Palais 3 & 4)
Place de Belgique 1
1020 Bruxelles
Belgique
Dates
Du 26 janvier au 2 février 2025
Sites
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