Martin Boonen
03 September 2020
Les café-laiteries apparaissent chez nous vers la moitié du XIXe siècle. À cette époque, en bordure des grandes forêts, grâce aux nouveaux moyens de transports, se développent des activités de loisir pour permettre à la bourgeoisie, ou à la classe moyenne naissante, de se distraire en quittant la ville pour profiter - déjà - du calme de la campagne.
Puisque les orées drainent désormais des badauds, les lieux pour les recevoir fleurissent : au Rouge-Cloitre, à Boitsfort, au bois de la Cambre, à Meise... Ce sont souvent d'anciens moulins ou fermes transformés en estaminets ou l'on se régale de spécialités régionales accompagnées d'une bonne geuze, d'une kriek, voir d'un faro.
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C'est exactement cette ambiance là que Julien Goldé, le nouveau patron, a voulu retrouver à La Laiterie, à Linkebeek. À la croisée des chemins entre Uccle, Beersel, Alsemberg et Drogenbos, elle a ouvert après d'importants travaux de rafraichissement.
Sa belle façade, impeccablement repeinte, a de nouveau fière allure. À l'intérieur, vous êtes irrémédiablement attiré par le large bar en bois surplombé d'un beau zinc. Les carreaux de ciment au sol et les poutres basses au plafond renforcent l'impression de chaleur qui se dégage de l'endroit.
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Un peu plus loin, la salle s'ouvre sur des pièces plus lumineuses qui donnent sur une agréable terrasse où l'on s'imagine déjà siroter un jus de fruits ou plonger ses lèvres dans la mousse d'une blanche glacée... Julien Goldé reçoit lui-même, avec beaucoup de chaleur, sa clientèle, doux mélange d'habitués et de gourmands de passage. C'est bon signe !
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À la carte, on y trouve tous les classiques de la belle cuisine de brasserie. Des plats typiquement belges mais qu'on ne voit malheureusement plus partout : vol au vent de poule, carbonnade de boeuf, blanquette de veau, tartare de boeuf coupé au couteau, fondu au Vieux Bruges, tomates ou croquettes aux crevettes grises, dos de cabillaud, sauce mousseline... Tout est joliment maîtrisé, c'est vrai. Mais il y a quelque chose qui change véritablement et fait toute la différence : tout est fait maison. Ça se sent, ça se voit et surtout ça se goûte !
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Les sauces, les panures, les cuissons, les assaisonnements... tout respire l'artisanat. Il faut noter que les viandes sont cuites dans un four Mibrasa à braises végétales qui apporte une sapidité inimitable aux chaires.
C'est simple, mais tellement savoureux.
La carte des vins, selon l'esprit de la maison, n'est pas pléthorique mais propose des vins de qualité pour tous les goûts. De grands classiques avec quelques - excellentes - surprises comme ce Terra Romana Milenium de... Roumanie !
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Les cafés-laiterie étaient des lieux conviviaux et familiaux. Julien Goldé ressuscite cet esprit : une pièce entière est transformée en salle de jeux où les enfants peuvent jouer et dessiner, pendant que les parents savourent leur déjeuner !
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Il n'y a donc pas une bonne occasion d'aller goûter ce qu'il y a au bout de la fourchette à la Laiterie de Linkebeek, mais des tas ! Julien Goldé a réuni avec brio tous les ingrédients pour faire de son établissement un - très - belle adresse de la cuisine de brasserie.
La LaiterieChaussée d'Alsemberg 3Publicité