Stéphane Lémeret
19 April 2022
N’en déplaise à DS, qui insiste pour se détacher de la DS originelle, c’est forcément avec l’inévitable référence en tête que les passionnés que nous sommes avions découvert la 9. Et nous avions retrouvé en elle un certain nombre de valeurs fondatrices. Admettons, son esthétique n’est pas aussi révolutionnaire que celle des années 1950. Mais les designers ont néanmoins joué avec les codes de la berline haut de gamme, en imaginant, par exemple, un profil arrière d’une seule ligne plutôt qu’un coffre marqué, en parant le capot d’un “sabre” d’aluminium guilloché et en lui offrant des blocs optiques sortis tout droit du monde du concept-car.
Il y a ensuite cette approche du design intérieur et du luxe, vraiment très différent de ce que propose n’importe quelle autre marque premium. Ici, on évoque tout l’artisanat haut de gamme made in France, de la maroquinerie à la haute couture, en passant par l’horlogerie et la joaillerie. Et les différentes ambiances intérieures portent des noms de lieux symboliques (Rivoli, Opéra, Bastille…), idée certes un peu “cocorico”, mais il est vrai que la DS originelle était déjà une source – justifiée – d’orgueil français.
Enfin, on ne peut oublier les techniques avant-gardistes au service d’un confort et d’un comportement routier hors norme. Ça aussi, la DS 9 y est fidèle, notamment grâce à des suspensions pro-actives. La voiture dispose, en effet, d’une batterie de capteurs qui “lisent” la route quelques mètres en amont et transmettent les informations aux suspensions qui peuvent ainsi se préparer aux imperfections du sol. L’effet est saisissant, tout comme la rigueur de la tenue de route lorsqu’on sélectionne le mode “sport”. Ce système est absolument unique dans la catégorie de la DS 9, les marques concurrentes ne le proposant que dans des modèles supérieurs, sensiblement plus onéreux. Et il en va de même pour un autre système de sécurité de la DS : la vision nocturne qui, même dans le noir complet, détecte et met en évidence les piétons, cyclistes ou animaux qu’on ne peut pas encore voir.
Jusqu’à présent et malgré toutes ces avancées technologiques, la DS 9 pêchait par des motorisations un peu ordinaires. Tout le contraire de la nouvelle DS 9 E-Tense 4×4 360. Nouveau haut de gamme, elle reçoit une mécanique de pointe : un système hybride plug-in composé d’un moteur essence de 200 chevaux et de deux moteurs électrique alimentés par une batterie de 11,9 kWh. Le système cumule donc une puissance de 360 chevaux, répartie entre les quatre roues. Soyons clairs : même si cette DS peut parcourir près de 50 kilomètres en mode 100 % électrique, l’électrification est ici au service de la performance. La E-Tense 4×4 360 a d’ailleurs été mise au point par les ingénieurs de DS Performance, l’équipe à qui l’on doit les DS de Formula E, championnes en 2020 et 2021. Cette équipe a revu les trains roulant, la direction et, bien sûr, la gestion électrique. Ainsi, plutôt que de privilégier par défaut l’usage zéro émission jusqu’à épuisement de la batterie, la E-Tense 360 accorde une importance particulière à la régénération lors des phases de freinage, de manière à maintenir la batterie en état permanent de fournir les performances maximales.
Sur la route, on ne peut que constater ceci : l’objectif est pleinement atteint ! Comparée aux autres DS 9 que nous avons essayées, la E-Tense 4×4 360 est évidemment la plus performantes (0 à 100 km/h en 5,6 secondes) mais, surtout, de loin la plus incisive. Sans gâcher le confort par un excès de sportivité, les ingénieurs ont créé des sensations plus directes, plus intenses, vraiment plus engageantes. Si on est de ceux qui considèrent qu’une berline premium doit avoir de la prestance, du raffinement et une bonne dose de muscle sous le capot, cette DS 9 coche toutes les cases, en plus de ne pas être la énième allemande d’un paysage automobile qui en regorge. La DS 9 E-Tense 4×4 360 est homologuée à 47 kilomètres d’autonomie électrique, 1,8 l/100 km et 41 g CO2/km. Son prix de départ est de 64 990 € TVAC.