Une joueuse belge disputera-t-elle la prochaine édition de la Solheim Cup, opposant les douze meilleures joueuses européennes aux douze meilleures Américaines ? Manon De Roey (28 ans), issue du club nord-anversois de Rinkven, est en tout cas capable de relever ce dé que seule la Brabançonne Florence Descampe avait réussi à une reprise dans les années 90.
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Manon De Roey, victorieuses à trois reprises sur le LET Access Series (équivalent de la D2 européenne) en 2018 et 2019, a réussi en tout cas une brillante saison 2020. Au moment d'écrire ces lignes, elle occupait d'ailleurs la 3e place de l'ordre du mérite européen, avant les derniers tournois disputés en Arabie et en Andalousie. Peu importe les résultats en cette fin novembre, elle pouvait d'ores et déjà être considérée comme la révélation de l'année marquée par quatre Top 10, dont une deuxième place au NSW Open en Australie où elle a lutté jusqu'au bout pour son premier titre sur le Ladies European Tour. "J'aurais dû le remporter, mais j'ai commis quelques fautes sous pression lors du dernier tour sur le parcours de Dubbo."
Après un début de carrière timide en 2015, où la joueuse issue de la Topsportschool de Hasselt et de l'université américaine de New Mexico semblait fragile mentalement, cette diplômée en psychologie a repris confiance en elle depuis un peu plus d'un an. "La combinaison de mes coaches Michel Vanmeerbeek-Jérôme Theunis m'a fait le plus grand bien. Mich m'apprend à jouer de manière plus intuitive et libérée, avec de bonnes sensations. Jérôme est excellent dans le petit jeu et le putting. Diederik Van Doorselaer, coach physique à Rinkven, m'aide également beaucoup au niveau de ma condition physique" confie-t-elle. Même si c'est anecdotique, son albatros (2 sur un par 5) à l'Open de Tchéquie résume à lui seul cet état d'esprit libéré et cette force retrouvée, puisqu'un driver suivi d'un fer 7 lui ont suffit pour réussir cet exploit.
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Très souriante et bien dans sa peau, Manon De Roey, qui a aussi évolué dans les équipes de jeunes de hockey de l'Antwerp, a gagné en puissance et en distance, lui permettant de rivaliser avec les meilleures joueuses d'Europe, voire du monde. "Je veux cependant d'abord confirmer sur le circuit européen avant de tenter ma chance sur le LPGA Tour américain. Il y a encore un écart de différence" précise-t-elle, la tête sur les épaules. Elle n'a d'ailleurs disputé jusqu'à présent qu'un seul Major, à savoir le British Open féminin où, après un départ catastrophique, elle a raté le cut d'un coup dans le vent de tempête du Royal Troon, non sans avoir rentré une brillante deuxième carte de 71, la deuxième meilleure du camp des joueuses.
En attendant, et vu le système de ranking mis en place pour la Solheim Cup, Manon peut tout à fait prétendre gagner sa place dans l'équipe via le LET. Ce sera par contre plus complexe via le classement mondial Rolex, où elle navigue encore autour de la 200e place mondiale. Un ranking par contre suffisant pour disputer les prochains Jeux olympiques, en espérant bien sûr que, tout comme la Solheim Cup, ils aient bien lieu en cette année.