France, Paris
Du 19 mars 2025 au 03 août 2025
Formée par son père, Orazio Gentileschi, Artemisia témoigne très tôt “d’une grande capacité à saisir la psychologie de ses personnages dans des compositions puissamment dynamiques” contrastant avec l’élégance des toiles paternelles, expliquent les commissaires de l’exposition. Ainsi, de la spectaculaire Suzanne et les vieillards réalisée en 1610, alors que l’artiste n’est âgée que de dix-sept ans… C’est un an plus tard que se produit le drame : le peintre Agostino Tassi, ami de son père et familier de la maison Gentileschi, la viole. Condamné à cinq ans d’exil à l’issue d’un procès éprouvant pour Artemisia devant démontrer son honorabilité et la culpabilité de Tassi, ce dernier, protégé par le pape, ne purgera qu’une partie de sa peine. Au lendemain du procès, Artemisia est mariée à une autre connaissance de son père et quitte Rome pour s’installer avec lui à Florence. Là, elle fréquente des lettrés, des scientifiques et des musiciens gravitant autour de la cour des Médicis qui lui permettront de développer un réseau international de commanditaires.
Artemisia Gentileschi, “Suzanne et le vieillards”, 1610, huile sur toile, 1,70 x 1,19 m. © akg-images / MPortfolio / Electa
Au contact des maîtres toscans, Artemisia affine sa technique, acquérant notamment une maîtrise sophistiquée de l’anatomie, comme en témoigne le réalisme saisissant de son Allégorie de l’inclination. Jouant de sa propre image avec audace et virtuosité, elle séduira nombre de commanditaires, dont le grand-duc Cosme II de Médicis, avec ses autoportraits variés (Autoportrait en joueuse de luth, Autoportrait en allégorie de la peinture…) ainsi que des portraits troublants de réalisme et de sensualité.
Artemisia Gentileschi, Judith et sa servante, v. 1618-1619, huile sur toile, 114 x 93,5 cm, Florence, Gallerie degli Uffizi, Galleria Palatina © Su concessionne del Ministera della Cultura
“Peinture violente et visuellement frappante”, “naturalisme cru” inclinant vers un “érotisme morbide”, coloris intenses, traitement dramatique du clair-obscur… Profondément caravagesque, son style témoigne d’une adoption précoce des innovations lancées à Rome au début du siècle par Caravage, que côtoyait son père. À preuve, la puissante mise en scène de son David et Goliath, de sa Danaé ou encore sa célèbre et très sanglante Judith décapitant Holopherne représentée dans l’exposition par une copie du XVIIe siècle attestant du succès précoce de la fascinante pittora.
Photo de couverture : Artemisia Gentileschi, Esther et Assuérus, v.1628, huile sur toile, 208,3 x 273,7 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art, Gift of Elinor Dorrance Ingersoll, 1969. © courtesy of the Metropolitan Museum of Art
Exposition
Artemisia
Héroïne de l’art
Dates
Du 19 mars au 3 août 2025
Adresse
Musée Jacquemart-André
158 Bd Haussmann
75008 Paris
Horaires
Lundi – jeudi : 10h-18h
Vendredi : 10h-22h
Samedi – dimanche : 10h-19h
Site et billetterie
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