Je suis deux, je suis Anne Sophie, je suis Stella

Un artiste aux identités multiples.

Anne Sophie Morelle et Stella Solar sont les deux facettes complémentaires d’une même artiste. Née en Belgique en 1962 et mère de quatre enfants, Anne Sophie Morelle est une sculptrice accomplie. Formée à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Josse, puis à celle de Braine-l’Alleud, elle a développé une démarche artistique profondément ancrée dans l’exploration de l’humain et du vivant.

Anne Sophie Morelle travaille principalement le bronze, qu’elle façonne pour donner vie à des sculptures souvent à échelle humaine. Ses œuvres, empreintes de spiritualité, interrogent les grandes questions existentielles : qui sommes-nous en tant qu’êtres humains ? Elles révèlent la délicatesse, l’innocence, l’élan vital, mais aussi les tourments et la dualité de la condition humaine. Sous ses doigts, la terre, appelée à devenir bronze, se métamorphose en une chair vivante et vibrante, incarnant à la fois l’homme et parfois l’animal, dans un équilibre subtil entre puissance et fragilité, mouvement et introspection.

« Je crois en l’homme, en son histoire et son énergie. Je crois que l’on n’aura jamais fini de le représenter et j’y trouve mon langage. J’y travaille avec rigueur, sincérité et amour, impossible de faire autrement. Au-delà de cette soif de chercher, de cette force qui m’habite, il y a le plaisir infini et très réconfortant de partager mon travail afin que d’autres puissent y trouver le reflet de leur histoire. Je pense que rien ne peut exister par lui-même ». – Anne Sophie Morelle

Sous le pseudonyme de Stella Solar, l’artiste explore un autre univers, celui des matériaux trouvés dans la nature morte. Bois, écorces, feuilles, coquilles et autres vestiges végétaux ou traces animales, souvent abandonnés ou oubliés, deviennent le socle de ses créations. Stella Solar puise également dans les rebuts urbains — poutrelles, bris de verre, fers à béton — qu’elle transforme, par son regard et ses mains habiles, en œuvres uniques et poétiques. Chaque fragment récupéré est observé, manipulé, assemblé et sublimé pour échapper à la destruction et trouver une nouvelle vie.

Ces œuvres, parfois posées sur des socles ou suspendues dans l’espace, incarnent la vitalité : un morceau de bois devient un arbre miniature, les coquilles d’œufs évoquent la fertilité, et les fleurs séchées se métamorphosent en papillons délicats. Dans un moment de calme, Stella Solar décrit sa fascination pour la création avec peu : des fragments simples qui résonnent profondément avec l’interconnexion entre tous les vivants. En magnifiant ces traces fragiles, elle rejette l’idée d’une nature hostile et célèbre au contraire sa richesse, offrant une vision empreinte d’espoir pour l’avenir.

L’appel irrésistible des matières… La matière pourrait être considéré comme une chose physique, inanimée. Pour ma part, matiére et esprit ne font qu’un. Incroyablement et merveilleusement liés, unis.Les matières vivantes et matières mortes ne s’opposent pas. Au contraire, les forces qui les animent et les transforment sont sans cesse à l’œuvre et se répondent. Que ce soient les restes végétaux ou les débris à l’abandon, tout ce qui est mis au rébus ou voué à disparaître ; tous conservent la beauté du monde et son mouvement. Il suffit de voir et d’aider à réveiller le cœur silencieux des choses. Voilà ce que je veux montrer et offrir au travers de mon travail ». – Stella Solar

En couverture : ‘Le retour’ par Anne Sophie Morelle et ‘Entre ciel et terre’ par Stella Solar © Courtesy of the artist