Corinne Le Brun
30 January 2019
Eventail.be - « J'ai dû aller en France pour enfin présenter la cérémonie des Magritte » avez-vous déclaré récemment... Une boutade
Alex Vizorek - Oui et, forcément, il y a toujours un fond de vrai. Le Belge aime bien quand même que soit cautionné son talent par la France. Objectivement, je pense que cela a ajouté à mon image de réussir à Paris. Ceci dit, Charlie Dupont est belge et a été Maître de Cérémonie des Magritte du cinéma. Ce n'est pas impossible sans passer par la France mais je me sens peut-être plus légitime de présenter les Magritte maintenant qu'il y a quelques années.
© ELaurent_MdC2019 |
- Comment avez-vous préparé vos textes ? Etes-vous stressé pour cette première ?
- Pas vraiment parce que j'ai l'impression que cet exercice est dans mes cordes. En revanche, je sors de ma zone de confort. Je ne serai pas seul en scène. La cérémonie des Magritte est un gros paquebot. Il faut trouver des liens entre chaque remettant, il y aura peu de place pour l'improvisation. Je suis très bien aidé par mon équipe belge qui travaille avec moi depuis toujours. Les petites pastilles réalisées par Christophe Bourdon réservent de belles petites surprises.
Sur le plateau de France Inter, avec sa complice Charline Vanhoenacker, autre talent belge exilé en France © Renaud Joubert/Panoramic/Photo News |
- On vous a vu récemment dans Les affamés aux côtés de Louane Emera. Vous envisagez une carrière d'acteur ?
- J'ai tourné dans trois films. Le quatrième, Toute ressemblance... de Michel Denisot, sera prochainement dans les salles. J'y ai un tout petit rôle, comme d'habitude (sourire) mais je suis ravi. Par contre, je n'ai pas encore joué dans un film belge. Pourtant, je connais beaucoup de cinéastes de mon pays, mais pas vraiment le milieu. Pour la présentation des Magritte, cela m'arrange bien. Je serai d'une neutralité infaillible.
© Mehdi Manser |
- Quel regard portez-vous sur le cinéma belge ? Vous fait-il rire ?
- Je trouve que l'on pourrait prendre le risque d'une comédie. Il y en a de temps en temps mais cela reste quand même minoritaire alors qu'on a plutôt une image drôle qui fait rire. Notre cinéma belge est très puissant, plutôt sombre. C'est génial. J'ai regardé tous les films sélectionnés aux Magritte. C'est du très beau et gros travail pour un pays grand comme la Bretagne. J'aimerais bien qu'il y ait plus qu'une comédie tous les trois ans. Pourquoi pas à la manière de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui ? Le cinéma belge aime le Belge qui, je suis sûr, a cet humour en lui.
© Stephen Caillet/Panoramic/Photo News |
- La France vous a donné votre chance ?
- Oui je crois. Je l'ai prise aussi. En France il faut un petit peu se battre, être têtu. Certains Belges n'ont pas trop envie de partir, ils sont très heureux chez nous. Ils ont bien raison. La France n'est pas une obligation. Moi j'avais envie de réussir en France, je m'y sentais à ma place. J'ai tout fait pour. J'avais suffisamment de travail en Belgique que pour vivre. J'ai toujours accepté de revenir à Paris et y faire tout et n'importe quoi comme si j'étais parisien. Je faisais une chronique le matin sur la RTBF et puis je prenais le train pour Paris. Je pense que cela m'a aidé à prendre ma chance. Merci le Thalys!
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