Rédaction
11 August 2021
"Un Tarantino formidable !" de la part de l'acteur oscarisé, "Deux cinéastes qui rappellent les débuts des frères Coen" de la bouche du réalisateur Benoît Delépine : difficile, pour un premier long-métrage signé par un tandem débutant – Gaëtan Liekens et David Mutzenmacher – d'espérer meilleure promotion, en marge d'une sortie arrivant après quelques vagues covidiennes et avant l'embouteillage annoncé pour la rentrée cinématographique.
Prolongement d'un court-métrage ("José") aussi déjanté et salué en 2014 jusqu'au Festival Indépendant de New York, "Music Hole", tourné chez nous quatre ans plus tard, a vécu un petit parcours du combattant. Car ironie du sort, ce projet teinté de belgitude et présenté par ses instigateurs comme "Un polar burlesque sur fond de musique tzigane, parfumé de gueuze bien fraîche" a été soutenu par un producteur... parisien, jusqu'ici surtout impliqué dans le domaine musical.
Inhabituel mais bienvenu dans notre paysage, ce mélange de genres tourné en vingt-cinq jours pour moins d'un million d'euros, porté à merveille par Wim Willaert ("Quand la mer monte", "Je suis mort mais j'ai des amis") - en comptable de cabaret vivant quelques soucis de couple –, constitue un divertissement adroitement mis en scène.
© Rockstone films |
Où on y appréciera sa large palette de personnages (dont quelques visages connus, comme Tom Audenaert, Kody, Mourade Zeguendi...) et sa flopée de trouvailles dans les situations et les gags, ainsi que le soin apporté aux décors, à la technique (dont l'image de Bruno Degrave, qui a œuvré sur les séries "Zone Blanche" et "Baron Noir") voire même de la bande-originale, mêlant pop allemande et Wagner.
Un ensemble atypique riche en rebondissements (1h20 sans temps mort, c'est rare) qui a logiquement suscité ces premières attentions. Film conçu hors-circuit, sa carrière en salles se joue dès les premiers jours. Si vous nous lisez, donc...
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