Christophe Vachaudez
05 November 2024
Tout d’abord, évoquons le lieu. L’ancien Institut Meurice se blottit, confidentiel, en intérieur d’îlot. Sa cour spacieuse sous verrière et ses anciennes classes offrent d’amples volumes éclaboussés de lumière. La famille Michiels, qui occupe le bâtiment depuis 1978, a transfiguré l’endroit en y exposant antiquités orientales et japonaises, pièces rares, objets de décoration et créations sortant directement de ses ateliers. Tables habillées de galuchat ou dotées d’un plateau en bois pétrifié amoureusement poli, racines habilement détournées, céramiques, sculptures, composent des ensembles au goût senti, autant d’écrins dont vont profiter les artistes élus.
© DR
© DR
Bien connu chez nous pour ses multiples participations à la BRAFA et pour son Salon des Artistes animalier, qui s’est déroulé des années durant au Sablon, Philippe Heim a sélectionné pour cet événement ponctuel des toiles de Titouan Lamazou et d’André Maire, des photographies de Patrice le Hodey et des sculptures de Pierre-Jean Chabert, de Jacques Darbaud et Aude Delmar. On ne présente plus le premier, l’un des plus grands navigateurs de notre époque mais pas seulement… Cet artiste accompli esquisse les paysages et immortalise femmes et hommes du quotidien, croisés au cours de ses périples, autant d’invites à des voyages intérieurs. Protégé d’Émile Bernard, André Maire nous emmène au bout du monde ou dans des villes européennes qu’il met en scène dans des perspectives quasi théâtrales. Pas de vues d’Indochine ou d’Afrique, cette fois, mais des panoramas de Venise et de Ségovie, cœur d’une Espagne qu’il aimait tant.
"Le Monarque", Pierre-Jean Chabert © DR
"tête massaï en bronze", Jean-Jacques Darbaud, Kenya © DR
Pierre-Jean Chabert sera bien présent à travers ses sculptures animalières, ces “formes interrompues mais que l’œil prolonge”. Acquis à l’art du modelage, il réalise ses œuvres en terre. Elles sont ensuite fondues, impressionnantes de monumentalité et saisissantes de réalisme, même si la matière s’estompe soudain en contours aléatoires. Quant à Darbaud, il livre des bustes en bronze de femmes africaines exhalant une rare sensibilité, sans doute égale à la fascination que ce vaste continent exerce sur lui.
Son épouse, Aude Delmar, imagine des culbutos mi-hommes mi-bêtes tout droit sortis de son imaginaire et, en mosaïste confirmée, les sertit de tesselles aussi irrégulières que colorées. Enfin, Patrice le Hodey propose d’intrigantes photos animées ou joliment impressionnistes. Les reflets d’une onde complice fusionnent couleurs et lumière qui semblent fondre et se confondre dans d’élégantes harmonies.
Photo de couverture : “Le Grand Cerf”, Pierre-Jean Chabert © Yers Keller
Adresse
Galerie Michiels
rue Simonis, 14a
1060 Saint-Gilles
Dates
Du 5 au 8 décembre 2024
Sur internet
Publicité