Stéphanie Dulout
31 October 2024
Née en 1812 à Palerme, morte en 1850 à Ostende, Louise d’Orléans reçut une éducation soignée, “faisant la part belle tout autant aux arts qu’à l’histoire, aux langues et aux sciences”, qui l’aura préparée à “endosser le destin d’une tête couronnée” 1. Attirée par les arts comme ses frères et sœurs, “princes et princesses artistes, élèves et mécènes de la nouvelle génération des artistes romantiques”, tel son jeune frère, Henri d’Orléans, duc d’Aumale, héritier du château de Chantilly, ou sa sœur, la princesse Marie, talentueuse sculptrice.
Marie d’Orléans, portrait en pied de la princesse Louise vue de dos, 1832, aquarelle, H. 17 cm x L. 9 cm. © GrandPalaisRmn - Domaine de Chantilly - Michel Urtado
Atelier de Franz Xaver Winterhalter, Louise, reine des Belges, après 1841, huile sur toile , H. 84 cm x L. 56.5 cm, collection particulière © Frédéric Pauwels - Province de Namur (SMPC)
Promise à un époux beaucoup plus âgé qu’elle, Léopold Ier, prince de Saxe-Cobourg-Gotha, premier roi des Belges (elle a dix-neuf ans quand il en a quarante-deux), la reine Louise-Marie “devient l’héroïne des premiers âges du royaume de Belgique”. Férue de politique et épistolière prolifique, c’est avec application qu’aux côtés de son mari elle inaugure la vie de cour, la vie politique et diplomatique, mais aussi la vie culturelle du jeune royaume, tout en cultivant l’amour de la collection, comme en témoignent, au milieu des portraits officiels et intimes, nombre d’œuvres et d’objets.
Jean-Baptiste Van Eyken, Louise d’Orléans, reine des Belges, mourante, 1851, huile sur toile, H. 208 x L. 165 cm, Paris, galerie Mendès. © Galerie Mendès
Joseph Jacquet, Statue de la reine Louise en majesté, 1878, bronze (Galvanoplastie), H. 107 cm x L. 62 cm ; Pr. 56 cm, Bruxelles, Sénat de Belgique, inv. 541. © Frédéric Pauwels - Province de Namur (SMPC)
L’on pourra ainsi découvrir les feuilles romantiques réunis dans les albums de Louise, signés Théodore Gudin, Jean-Antoine-Siméon Fort, Léon Cogniet ou encore François-Marius Granet, mais aussi Eugène Lami et Ary Scheffer, maîtres de dessin des enfants d’Orléans. Des dessins de peintres orientalistes, tels Adrien Dauzats ou Alexandre-Gabriel Decamps figurent aussi dans ces portefeuilles composés par la jeune reine qui, à l’instar de ses frères, notamment le prince royal et le duc d’Aumale, appréciait la veine orientaliste.
Comme en témoigne sa correspondance, le portrait fut cependant le genre préféré de Louise d’Orléans. Alors que l’attrait pour cet art « se diffusait dans l’Europe des monarchies romantiques, la reine de la jeune Belgique fut l’une des principales actrices du renouvellement des modes de représentation des têtes couronnées », explique Mathieu Deldicque, co-commissaire de l’exposition. A l’origine de ce renouveau : la rencontre du couple royal avec Franz Xaver Winterhalter, auquel il commande leurs effigies d’apparat, puis, celles de leurs trois enfants, Léopold, Philippe et Charlotte. « En offrant leurs représentations aux cours de France et d’Angleterre, Louise et Léopold devinrent alors les promoteurs de l’art élégant et légèrement idéalisé » du célèbre portraitiste.
Photo de couverture : Joseph-Désiré Court, portrait de Louise d’Orléans, reine des Belges, vers 1833, huile sur toile, 128 x 88 cm. © GrandPalaisRmn – Domaine de Chantilly –
Mathieu Rabeau
Exposition
Louise d’Orléans
Dates
Du 19 octobre au 16 février 2025 au musée Condé, Château de Chantilly
Du 14 mars au 16 juin 2025 au TreMa, Namur
Adresses
Musée Condé
Château de Chantilly
60500 Chantilly, France
TreM.a – Musée des Arts anciens
Rue de Fer 24
5000 Namur
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