Rédaction
06 January 2017
Dans une industrie musicale qui consomme les artistes comme des produits expressément périssables, Anthony Sinatra est pourtant parvenu à durer et à acquérir un prestige de « musicien réputé ». Après avoir contribué au renouveau du rock belge au début des années 2000 avec Hollywood Porn Stars, reformé il y a peu le temps d'un mini-album (Vrai), le chanteur s'essaye en effet avec talent à la musique synthétique au sein de Piano Club – nommé ainsi en référence à la passion du groupe pour les synthés. Depuis 2007, la formation liégeoise a d'ailleurs sorti trois albums - Andromedia (2010), Colore (2013), Fantasy Walk (2013) -, et semble gagner en sophistication et en maîtrise technique à chacun de ces disques.
On pense parfois à Metronomy pour cette science des mélodies évidentes, aux anglais de Django Django pour cet équilibre constant entre sophistication et simplicité, ou à Orchestral Manœuvres In The Dark pour ce goût des instruments vintage. Sans pose ni second degré, les albums de Piano Club ne se sauraient pourtant pas être réduits à un simple exercice de style autour des formations anglo-saxonnes. À bien des égards, ils affichent même des ambitions hautement plus singulières : ici, tout est dans les détails, et on mesure la maniaquerie de leur processus créatif à la simplicité éblouissante du résultat final. Car, là où tant de groupes ont parfois tendance à entasser les idées, eux semblent maîtriser l'efficacité. À l'image de « Christine », deuxième single de leur dernier album porté par la voix de Lylou, jeune chanteuse folk de Liège qui a rejoint le groupe il y a quelques mois.
Preuve en est que Piano Club n'est pas une de ces entités figées dans le temps, qui peinent à se renouveler. « La musique c'est comme la vie, déclarait d'ailleurs Anthony Sinatra au journal La Meuse il y a quelques mois. Si on fait toujours la même chose, on finit par s'ennuyer ».
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