Christophe Vachaudez
08 April 2024
Ainsi, quand ils ne sont pas utilisés, ces précieux témoignages de la joaillerie ancienne sont exposés au public, en plein cœur de Copenhague. Pour l’instant, l’ensemble d’émeraudes a déserté les vitrines et on croit bien que Mary va les étrenner pour une réception ou un premier portrait d’état. Il s’agit sans doute de la parure la plus ancienne puisque les émeraudes proviennent de la collection de Sophie-Madeleine de Brandebourg (1700-1770) qui épousa en 1721 le roi Christian VI de Danemark. En 1840, la reine Caroline-Mathilde, consort de Christian VIII, décide de remettre les bijoux au goût du jour avec la complicité du joaillier Weisshaupt. Si la reine Louise, épouse de Christian IX, a coiffé le diadème, il faudra attendre la reine Ingrid, mère de la reine Margrethe II, pour que cette parure sorte à nouveau des vitrines, une habitude qui, depuis, se poursuit avec une régularité de métronome.
© Kongehuset i Danmark
De l’héritage de la reine Caroline-Mathilde qui les choisit d’ailleurs pour son couronnement, on citera une importante rivière de diamants, des boucles d’oreilles girandole assorties et un imposant devant de corsage au décor naturaliste, des pièces impressionnantes que toutes les reines de Danemark ont arborées. Un autre ensemble procède également de l’écrin de la reine Caroline-Mathilde. Il s’agit d’un devant de corsage, de deux paires de boucles d’oreilles sertis de rubis, de diamants et retenant des perles poires. Il s’assortit d’un collier d’énormes perles irrégulières ayant appartenu à la reine Charlotte Amélie (1650-1714), épouse du roi Christian V, c’est dire l’antiquité du bijou !
© Kongelige Samlinger pa Rosenborg
D’autres perles pour une autre parure, sans doute la plus impressionnante que possède la couronne danoise et l’une des favorites de la reine Margrethe II. Elle se compose d’un diadème qui retient 18 perles poire de la plus belle eau et d’une broche coordonnée qui furent exécutés en 1825 pour le mariage de la princesse Louise de Prusse avec le prince Frederick des Pays-Bas. Leur fille Louise qui épousa le roi Charles XV de Suède en hérita mais ne put en profiter succombant à une pneumonie au retour des funérailles de sa mère. Les deux bijoux furent transmis directement à la fille unique du couple, une autre Louise, qui convola avec le roi Frederik VIII du Danemark. Cette dernière avait reçu du khédive d’Égypte un imposant collier qui compléta parfaitement le diadème et la broche. Deux pendants furent retirés du collier pour réaliser des boucles d’oreilles et on y ajouta une broche significative qui n’était autre que le fermoir d’un collier offert par le tsar Alexandre III à Louise pour ses noces.
© Kongelige Samlinger pa Rosenborg
Quant à la parure de rubis provenant de Désirée Clary, première reine de Suède de la dynastie Bernadotte, et héritée de la reine Ingrid, Mary en avait déjà la jouissance, tout comme deux diadèmes, l’un, plutôt léger, acheté en salle de vente par son époux, et l’autre, de facture moderne, sortant des ateliers du joaillier danois Ole Lynggaard. Impossible de mentionner tous les bracelets, dont deux provenant de l’impératrice Joséphine, toutes les broches et les colliers sans parler des boucles d’oreilles et des diadèmes privés que la reine pourra choisir au gré de ses toilettes et de ses humeurs. D’ores et déjà, les futures apparitions de Mary sont très attendues !
Photo de couverture : © Marco Grob/Kongehuset i Danmark
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