Martin Boonen
17 January 2020
Fondé en 1947 par Charles Handley, repris ensuite par sa nièce, la célèbre imprimerie Handley était une affaire de famille. Depuis, trois repreneurs se sont succédés pour arriver aux propriétaires actuelles : Aurélie van der Elst et Laetitia Wuillaume, deux jeunes femmes qui s'attellent, depuis cinq ans, à faire perdurer un savoir faire artisanal, à garantir une certaine tradition, tout en l'adaptant aux envies des prochaines générations.
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« Nous proposons des produits de niche » se lance Laetitia Wuillaume. « Les grands événements pour lesquels nos clients sollicitent les services d'Handley sont les marqueurs d'une vie : mariage, naissance, anniversaire... Ils ont toujours (et même, toujours plus) envie d'apporter du soin à ces annonces. Ils cherchent aussi un vrai service humain, physique, qui garantit un traitement de qualité par rapport aux offres, aux résultats parfois incertains, que l'on peut trouver sur internet. » La copropriétaire poursuit : « Aurélie (van der Elst, son associée) et moi avons aussi été séduites par le côté savoir-faire artisanal belge très ancien d'Handley. Nous avions envie de le voir perdurer ».
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Il faut dire qu'Handley est un spécialiste des techniques d'impression et de gravure les plus prestigieuses : gravure encrée ou à sec (on dit aussi embossage ou gaufrage), offset, impression en relief, dorure à chaud, letterpress (sur les fameuses machines typo, qui permettent beaucoup de choses que les imprimantes modernes ne font plus, ou plus aussi bien)... « Nos sommes spécialistes de ces techniques anciennes, mais nous maîtrisons aussi tous les outils actuels » s'empresse de préciser Laetitia.
Quand il s'agit d'aborder les tendances de leur marché, les deux filles distinguent immédiatement le fond de la forme.
« L'arrivée des réseaux sociaux, comme Pinterest, comme source d'inspiration a eu plusieurs effets. Ils ont permis de montrer beaucoup de choses, et donner envie aux gens de sortir un peu des cadres traditionnellement en vigueur » . Ils sont aussi à l'origine de modes et de tendances qu'Handley constate chaque année. « En 2019, il y a eu beaucoup d'impressions multicolores, aux motifs fleuris ou végétaux, des cartons où l'on mélangeait les typo manuscrites et des polices droite ou empâtées par exemple. » décrit Laetitia. Les papiers ne sont pas en reste : les jeunes mariés se tournent volontiers vers des papiers plus épais (ils sont flatteurs et particulièrement indiqués pour le letterpress, très en vogue), au rendu plus brut, avec du grain, et des aspects proches du kraft ou du papier recyclé. « L'originalité est devenu la règle » s'amuse la gérante.
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Si on peut tout se permettre (ou presque) dans la forme des cartons, les couples et leurs familles restent résolument conservateurs sur leur fond. Les textes des annonces n'ont pratiquement pas évolués avec les années. « Les mariages à l'étranger permettent quelques variations en fonction de la langue de l'un des deux futurs mariés : les formules ne sont pas tout à fait les mêmes. La multiplication des familles décomposées ou recomposées modifie aussi un peu la donne. Les annonces sont plus partielles ou plus évasives pour marquer, ou au contraire masquer, les redécoupages familiaux. »
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Handley voit aussi, de plus en plus souvent, arriver des couples avec des illustrations (dessins ou aquarelles) de l'un d'eux ou d'un proche. Intégrées au faire-part, elles personnalisent forcément l'invitation.
Laetita Wuillaume met immédiatement en garde contre le délai ! « Il ne faut pas hésiter à s'y prendre tôt, au minimum 4 mois avant la date du mariage. » ll faut en effet imprimer les cartons trois mois avant le mariage pour que les invitations puissent partir 6 à 8 semaines avant l'événement. « Travailler dans l'urgence c'est dangereux. C'est là que l'on fait des erreurs et c'est comme ça que naissent des frustrations. » Autre excellent conseil prodigué par Handley : prévoir un peu de marge sur le nombre de cartons prévus. « Les coûts fixes sont importants (presque 70% du coût total) , donc faire réimprimer une dizaine de cartons supplémentaires coute, proportionnellement, beaucoup plus cher. » Une marge de sécurité n'est donc pas un luxe.
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Et pour finir ? « Il faut essayer de trouver un juste équilibre entre les recommandations de l'imprimeur et ses propres goûts ou envies. Avec notre expérience, nous savons ce qui marche ou pas, ce qui offre un bon rendu et ce qui est plus difficile (sur le choix du papier, des couleurs, de la lisibilité des typographies, des frais d'envois postaux à prévoir) ... Nous faisons toujours plusieurs propositions à nos clients. Des propositions que nous recommandons avec notre expertise et des propositions qui collent au plus près des souhaits des clients. Il ne faut pas avoir peur de trouver le juste milieu. »
Tous ces petits détails, mis les uns après les autres, contribueront à faire de vos faire-part de mariage... un carton plein !
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