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Thierry Geerts, nouveau dirigeant de Beci

BecientreprisesSociété

Guy Legrand

31 October 2024

La région de Bruxelles capitale n’a pas vraiment la réputation de chouchouter ses entreprises. Le défi est donc immense pour le nouveau CEO de Beci. Même si la priorité adressée aux autorités se situe sur un plan fort différent. Du moins en apparence…

Que s’est-il passé en 1703 ? La création de Beci, l’ASBL qui défend les intérêts des entreprises bruxelloises. Le raccourci historique est un brin abusif, on l’a compris, mais il n’est pas erroné d’évoquer un ADN plus que tricentenaire. Le rôle de Brussels Enterprises Commerce & Industry est aujourd’hui triple : représenter les entreprises, les connecter et être à leur service, explique Thierry Geerts, CEO depuis le 1er juin dernier.

Représenter, c’est défendre l’entrepreneuriat et l’économie à Bruxelles, en particulier auprès du politique. Le rôle est identique auprès des partenaires sociaux : Beci fait partie de Brupartners, organe de concertation de la Région, ou encore de Citydev, le bras immobilier de la Région. “Nous sommes présents dans cinquante-deux organes, ce qui signifie énormément de réunions, sourit Thierry Geerts, mais nous nous y sentons très utiles, car nombre d’intervenants ont tendance à vouloir tout faire payer les entreprises. Il faut vraiment les défendre !”

Connecter les membres, ce n’est pas seulement du networking ; ce sont aussi des échanges d’informations et des collaborations, en matière de digitalisation par exemple. Quant aux services, ils sont divers et variés : aides à l’export, formations en management, durabilité ou lois sociales. Sur un plan matériel, Beci loue des salles et offre du hot desking, soit la possibilité de travailler quelques heures dans ses locaux. Ils abritent aussi un studio permettant de réaliser des podcasts.

Beci occupe une trentaine de personnes mais “nos clients deviennent aussi nos fournisseurs, précise le CEO : nous faisons régulièrement appel à nos membres… pour aider nos membres. Pas mal de ceux qui ont signé une belle carrière interviennent maintenant pro bono pour conseiller les start-up ou encore les entreprises en difficultés. Beci active ainsi une communauté de 200 à 300 personnes”.

Quel est aujourd’hui le programme économique que Beci adresse au monde politique ? “Tout d’abord, on doit régler la question de la propreté et de la sécurité à Bruxelles, insiste son CEO, car on ne peut pas construire une économie sans ces bases. Sur un plan plus strictement économique, nous avançons trois domaines. La mobilité, bien entendu, quand des petits commerces n’arrivent même plus à se faire livrer ! Deuxième défi : le taux d’emploi, anormalement bas à 63%, avec pourtant 90 000 chômeurs et… 90 000 postes à pourvoir. On parle de limiter le chômage à deux ans, mais en réalité, à ceux qui perdent leur emploi il faut très rapidement remettre le pied à l’étrier. Troisième axe : soutenir le climat d’entreprise en simplifiant les procédures au lieu de lever des taxes nouvelles. Et, surtout, en étant fier des entreprises qui réussissent, au lieu de les vilipender. Tout ceci en tenant compte de l’intelligence artificielle. Voilà un bon siècle, Bruxelles a connu son heure de gloire, non dans l’invention mais dans l’usage fait de l’électricité. On peut agir de même avec l’intelligence artificielle !” s’enthousiasme Thierry Geerts.

Photo de couverture : © Beci

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