En fait, un leader, qu’est-ce que c’est ? Si on posait la question à des citoyens pris au hasard, nous aurions probablement une grande diversité dans les réponses. C’est que le terme est souvent galvaudé et mis à toutes les sauces. Alors, comment se définit vraiment un leader dans son caractère, dans son rapport aux autres et dans ses initiatives ?
Quand on cherche à définir un mot, bien évidemment le premier réflexe est de consulter un dictionnaire. Larousse propose d’ailleurs plusieurs définitions à notre recherche. Nous en retiendrons deux qui nous semblent particulièrement pertinentes dans l’esprit des Lobby Awards (retrouvez le palmarès 2021 au complet et les coulisses de la cérémonie ici).
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Tout d’abord, il s’agit d’une personne qui, à l’intérieur d’un groupe, prend la plupart des initiatives, mène les autres membres de ce groupe et détient le commandement (même si le mot commandement nous semble trop martial comme terme). Mais, surtout, ce peut être aussi une entreprise, un groupe ou un produit qui occupe la première place, un rôle de premier plan, dans un domaine spécifique.
Le cadre est maintenant posé. Pour aller plus loin, nous avons donc consulté Giles Daoust. Ce dernier est CEO de Daoust Interim et de Title Media. Il est également partenaire fondateur de LN24, chroniqueur à L’Écho et Brussels Business, membre du Comité stratégique de la FEB, réalisateur de l’Ommegang, scénariste et écrivain. Rien que ça ! En 2021, il a publié le livre « Workaholic ! » (à lire absolument, pour ceux qui doutent encore qu’ils le sont !) dont la suite paraîtra cette année sous le titre « Management ». Giles nous semblait donc tout indiqué pour répondre à notre question.
Giles Daoust (à gauche) et Benjamin Sandron, respectivement CEO et directeur RH de Daoust © BECI
Le CEO de Daoust pointe plusieurs éléments qui lui semblent fondamentaux. Il voit le leader d’abord comme un stratège et, à ce titre, il lui faut un plan de bataille. Ce qui est primordial dans ce plan, c’est sa volonté. Le leader (ou celui qui ambitionne de le devenir) doit savoir ce qu’il veut. À un certain stade de responsabilités, l’hésitation et les atermoiements ne peuvent être des possibilités de direction.
Outre le doute, le leader a un autre ennemi. Peut-être son pire ennemi : son égo ! Pour Giles, il doit garder à l’esprit qu’il ne sait pas tout. Apprendre à écouter les autres peut d’ailleurs l’aider à savoir si son plan est réalisable et y apporter, le cas échéant, les modifications nécessaires. En plus, le leader ne saurait l’être sans une équipe à ses côtés. C’est lui qui engage… et qui se retrouve parfois obligé de licencier. Daoust définit d’ailleurs les entreprises comme des « machines humaines » et les travailleurs comme « des animaux sociaux ». Le leader type doit donc emmener son groupe, à l’unisson, dans une certaine direction. C’est ce qu’on appelle donner du sens au leadership !
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Mais une question reste centrale dans la tête du multi-entrepreneur : comment obtenir des résultats… tout en restant humain ? Notre interlocuteur précise la chose ; « Si on est trop gentil, ça ne tourne pas rond. Et si on est obsédé par les résultats, on devient inhumain. Il s’agit donc de formuler des valeurs propres à l’entreprise, facilement identifiables par tous ». On le voit, en fin de compte, tout est une question d’équilibre.
Enfin, et c’est sans doute vrai pour tout un chacun, pour encore et toujours s’améliorer, il est indispensable de vouloir continuer à apprendre et accepter de se remettre en question.
Décidément, la vie du leader n’est pas un long fleuve tranquille ! Et si vous voulez en avoir la preuve, découvrez la chronique de Giles Daoust ici ou allez sur le tourne page du Lobby 54 !
Newsletter Lobby du 25 février 2022, rédigée par François Didisheim, fondateur de Lobby. Retrouvez Lobby, la revue des cercles du pouvoir, ici
Photo de couverture : Giles Daoust, CEO de Daoust Interim et de Title Media © DR