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Il faut réenchanter l’État

Bruno ColmantDans le rétroEurope

Bruno Colmant

13 December 2022

Nous traverserons une immersion dans une économie de marché exigeante, voire prédatrice. Celle-ci est innovante, mais elle reste instable et inégalitaire. C’est pour cette raison que l’État doit en fixer l’éthique. Ce qui est désormais en jeu, c’est la bienveillance sociale.

Le professeur Dr. Bruno Colmant est membre de l’Académie royale de Belgique.

Le professeur Dr. Bruno Colmant est membre de l’Académie royale de Belgique. © DR

Il faut “démarchandiser” les services publics essentiels – soins de santé, éducation, logement, transports en commun, énergie, eau, Internet, alimentation nutritionnelle… En vérité, nos communautés traversent un profond changement de modèle, touchant à la trame de nos valeurs collectives. La réalité marchande du monde s’intensifie et la concurrence continentale va devenir acharnée. Cela exigera un gigantesque effort d’adaptation et d’employabilité en Europe.

Dès lors, il faut évoluer vers un capitalisme de coordination. Il faudra que l’État reformule son rôle dans une perspective de stratège. Ensuite, il faudra réinventer la protection sociale au sein d’une économie où la solidarité et le recyclage des connaissances deviennent des contraintes absolues. Cette protection sociale devrait être financée de telle sorte que les facteurs de production contribuent de manière conjointe à la redistribution des revenus et des richesses. Il faudra aussi mettre en œuvre une planification environnementale coercitive, car l’horizon de temps du secteur privé est inférieur à celui des pouvoirs publics.

Il faut restaurer des valeurs collectives et rebâtir la place de nos États, car ils se sont affaiblis depuis quarante ans. Et il faut retrouver la tempérance économique et la solidarité sociale. Les axes moraux qu’il faut défendre, à titre individuel et politique, sont clairs : l’entrepreneuriat individuel et collectif, la transition environnementale, l’ouverture et le combat des discriminations, la justice sociale, l’éducation et la formation, l’engagement contre la pauvreté, la restauration d’un équilibre fiscal et social, et la recherche du plein-emploi.

Ces objectifs sont des combats politiques qui exigent une restauration intelligente de l’État. Il faudra continuer à flexibiliser le travail, augmenter le taux de mise à l’emploi des personnes âgées, développer les systèmes de travail à temps partiel. Il faudra aussi continuer à moderniser les secteurs marchands, à ouvrir intelligemment les barrières à l’entrée de nombreux secteurs, redéployer la recherche et développement avec (dans ce domaine, en particulier) une vision publique cohérente, resserrer la convergence entre le monde universitaire et celui de l’entreprise et, surtout, insuffler une mentalité féconde à l’entrepreneuriat.

S’il existe des périodes politiques, il faut désormais instaurer impérativement un temps étatique. Mais, avant toute chose, il faut restaurer nos démocraties dans le sens d’une écoute collective qui permette de formuler un projet de société.

Richard Ruben de retour à Forest !

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Le 24 mars 1995, Richard Ruben faisait trembler les murs de Forest National, devenant le premier humoriste belge à fouler cette scène mythique. Trente ans et dix “Cirque Royal” plus tard, il revient, plus mordant, plus incisif et plus inimitable que jamais dans un spectacle inédit : “Retour à Forest”! Un spectacle électrisant où Richard Ruben, le caméléon bruxellois, embarque son public dans un tourbillon d’accents, de personnages déjantés, de performances vocales impressionnantes, de monologues percutants et d’imitations à pleurer de rire.

Belgique, Forest

Du 27/03/2025 au 27/03/2025

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Histoire du capitalisme, quand le commerce des épices tourne au vinaigre

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L’idée d’entreprise fut développée à la fin du Moyen Âge, lorsque les commerçants italiens organisaient des équipages pour effectuer de longues missions commerciales. Les marchands décidèrent de se rassembler pour partager les risques et les profits, souvent élevés lorsque l’expédition était fructueuse. Ce regroupement de capitaux s’accompagna d’une dissociation des rôles avec les dirigeants de l’entreprise : les capitaines de bateaux, seuls maîtres à bord. La gouvernance d’entreprise était née.

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