France, Paris
Du 07 juin 2023 au 08 janvier 2024
Une sublime Crucifixion sur fond d’or de Masaccio (1426), vient faire écho au pathos de celle de Mantegna (v. 1456) cherchant aussi, par-delà sa science de la perspective et la minutie du paysage absent chez Masaccio, le rendu de l’intensité des émotions. Non loin du Christ à la colonne d’Antonello de Messine, et du bouleversant Christ bénissant de Bellini (v. 1465), la Transfiguration du même Bellini donne à la puissance expressive du peintre vénitien – parvenu ici à fusionner l’humain et le divin dans un équilibre parfait – toute sa valeur. On sera surpris ensuite par la présence de deux imposants tableaux d’un maître de la première Renaissance napolitaine, Colantonio, avec, notamment, un truculent Saint Jérôme dans son cabinet (v. 1450) dont la minutieuse description des objets témoigne de l’influence d’artistes flamands. Un peu plus loin, la Tribune, l’espace le plus prestigieux de la Grande Galerie signalé par huit colonnes, accueille un face-à-face entre deux des plus beaux nus de la Renaissance : Danaé de Titien, du musée de Capodimonte, et Le Sommeil d’Antiope de Corrège, du Louvre, non loin du Concert champêtre et de La Vénus du Pardo du même Titien, restés accrochés dans la salle des États (la salle de La Joconde) refaite il y a peu.
Parmigianino, Antea (détail), vers 1524-1527, huile sur toile, 136 × 86 cm. © LUCIANO ROMANO, MUSEO E REAL BOSCO DI CAPODIMONTE
Autre grand moment : la rencontre du Portrait de Baldassare Castiglione et de l’Autoportrait avec un ami de Raphaël, du Louvre, avec deux somptueux portraits de Parmesan : la belle et énigmatique Antea et le très sophistiqué Portrait de Galeazzo Sanvitale, “ambitieux portrait de parade à effets […] jouant à la fois sur l’opulence des matières, l’abondance des accessoires chargés de signification et la multiplication des plans”, explique Sébastien Allard, directeur du département des Peintures du musée du Louvre. Avec La Flagellation du Caravage, Judith décapitant Holopherne d’Artemisia Gentileschi et le Caïn et Abel de Leonello Spada, c’est une page plus sombre et tourmentée du Seicento italien, peu représentée au Louvre, qu’il nous est donné de redécouvrir. Une peinture tout en mouvements contrastés et en clairs-obscurs, ne se départissant pas, cependant, de “l’élégance maîtrisée de la ligne” et de “la sophistication des formes” comme l’atteste la superbe chorégraphie des corps et des drapés d’Atalante et Hippomène de Guido Reni.
Exposition
Naples à Paris. Le Louvre invite le musée de Capodimonte
Dates
Du 7 juin 2023 au 8 janvier 2024
Adresse
Musée du Louvre
75001 Paris, France
Site
Billetterie
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