Rédaction
07 July 2021
Après trois confinements, les organisateurs entendaient faire de ce retour une fête. Mardi soir, les stars ont revêtu leurs habits de lumière. La première montée des marches a sonné comme une renaissance. En ouverture du Festival, la comédie musicale de Leos Carax, "Annette". La musique est signée The Sparks alias Ron et Russel Mael que Leos Carax vénère depuis toujours. Aux côtés de Marion Cotillard et Adam Driver, on retrouve la chanteuse Angèle qui gravit pour la première fois les marches et Kevin Van Dorselaer, le jeune Bruxellois qui monte...
La Belge Angèle gravissait pour la première fois les célèbres marches cannoises © Norbert Scanella/PanoramiC/Photo News/Bestimage |
Avant la projection, le jury du 74e Festival de Cannes a été présenté. Sa composition, majoritairement féminine, comprend notamment la chanteuse Mylène Farmer, la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop et les acteurs Tahar Rahim, Bong Joon Ho.... Au centre, son président, Spike Lee, qui a opté pour un complet fuschia. De quoi faire pétiller la rétine.
Maîtresse de cérémonies d'ouverture (et de clôture) du Festival, Doria Tillier (l'héroïne de "La Belle époque»"), glam en diable dans sa robe blanche (très) échancrée - c'est l'été ! -,s'est montrée tendre et souriante. « Bonsoir, c'est grand ici, c'est trop beau. C'est vrai, c'est beau de revoir une salle pleine à craquer. C'est agréable de voir sans se montrer » faisant allusion aux nombreuses célébrités masquées dans la salle. Pas de vanne, pas de second degré. Emotion plutôt que dérision. L'ex-miss météo était radieuse tant elle voulait donner l'envie de voir des films.
L'ex-miss météo Doria Tillier a assuré en tant que maîtresse de cérémonie pour l'ouverture du Festival © Bestimage/Photo News |
Un joli premier rayon de soleil dans les salles obscures... même si les prestigieux spectateurs de la Salle Lumière sont restés plutôt froids. Dans le Palais des mille et une stars, l'actrice et réalisatrice Jodie Foster, impériale, de très bonne humeur dans un français impeccable, a reçu la Palme d'or d'Honneur des mains d'un Pedro Almodovar lui aussi ému de retrouver ses amis du cinéma. Verra-t-on son prochain long métrage sur la maternité "Madres Paralelas" (avec Pénélope Cruz, Rossy de Palma, Julietta Serrano), l'an prochain sur la Croisette?
Cette année, trois films belges sont sélectionnés. En compétition officielle: "Les intranquilles" de Joachim Lafosse, l'histoire d'amour et de bipolarité magnifiquement interprétée par Leila Bekhti et Damien Bonnard. Le cinéaste belge de 46 ans avait déjà ébloui la Croisette avec "À perdre la raison" (prix d'interprétation pour Emilie Dequenne à "Un certain regard" en 2012), "Elève libre" en 2008 et "L'économie du couple" en 2016 à la Quinzaine des Réalisateurs. Dans la section Un certain regard, on verra "Un monde" de Laura Wandel et "La Civil" de Teodora Ana Mihai. Autre présence belge très attendue : Virginie Efira dont le rôle en nonne lesbienne du XVIIe siècle dans le - sulfureux ? - film de Paul Verhoeven "Benedetta" (initialement programmé au Festival de Cannes 2020 ) constitue à coup sûr l'un des événements de cette quinzaine. François Damiens sera, lui, aux côtés de Vanessa Paradis dans "Cette musique ne joue pour personne" de Samuel Benchetrit (nouvelle section Cannes Premières).
Adam Driver, Leos Carax et Marion Cotillard © Chassery/Courdji/Kcs Presse/Photo News |
Côté français sont en lice pour la Palme d'or, les nouveaux longs métrages de François Ozon, Bruno Dumont, Jacques Audiard, Catherine Corsini, Julia Ducournau, Mia Hansen-Love et Leos Carax. Coup de cœur pour "Ouistreham" d'Emmanuel Carrère film, film d'ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs , avec Juliette Binoche qui ne sera pas présente au Festival.
Très riche et diversifié géographiquement, la compétition qui ne compte que quatre réalisatrices dont trois Françaises voit en outre le retour de nombreux habitués comme Asghar Farhadi, Nanni Moretti, Wes Anderson, Kirill Serebrennikov, Apichatpong Weerasethakul et la présence de quelques jeunes cinéastes talentueux déjà repérés à Cannes et Berlin comme le Japonais Ryusuke Hamaguchi, le Norvégien Joachim Trier, le Marocain Nabil Ayouch ou l'Israélien Nadav Lapid.
Immanquable et impécable Spike Lee, président du jury de cette 74e édition du Festival de Cannes © Chassery/Courdji/Kcs Presse/Photo News |
Le Sud-Coréen Bong Joon-Ho réalisateur de "Parasite" (Palme d'or 2019), revenu sous les projecteurs cannois, a déclaré la 74e édition ouverte. En ce beau mois de juillet, le Festival de Cannes reprend sa place et voit la vie en rose. Le 7e art est plus que jamais vivant. Que le spectacle continue!
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