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« The wedding plan », drôle et romantique

Corinne Le Brun

03 January 2018

© Norma Productions

Michal, une trentenaire devenue religieuse orthodoxe veut se marier à tout prix. Mais elle fait fuir les (nombreux) candidats successifs, à force de questions, de doute et... d'angoisses. Alors qu'elle est sur le point de se marier, le prétendant décline son engagement. Or Michal ne veut pas annuler le contrat de location de la salle. Il lui reste vingt-deux jours pour planifier son propre mariage et... trouver le prince charmant.

Cette comédie romantique enlevée et trépidante est habilement construite par Rama Burshtein. Après le drame « Fill the Void » (récompensé à la Mostra de Venise en 2012), la cinéaste israélienne pose un regard très drôle, surprenant et réaliste sur le mariage au sein de communauté juive religieuse. Elle réussit à faire d'une femme puissante et non conventionnelle un personnage qui, malgré l'orthodoxie, se connecte avec tous les types de publics. Au centre, l'actrice Noa Koler est épatante dans son premier grand rôle au cinéma. Rencontre à Bruxelles.

- Ce que vous avez aimé dans le personnage de Michal ?

- Je suis tombée amoureuse de Michal presque immédiatement. Le script me paraissait un peu kitch, voire trop hollywoodien, pas très réaliste. Finalement, l'esprit de Michal est exceptionnel: elle croit en quelque chose alors que tout est contre elle. C'est magique. Les choses arrivent si on y croit. Les miracles dans la vie existent. À plus ou moins grande échelle : être en bonne santé, donner la vie à un enfant, avoir le job de ses rêves, avoir une mère.

- Michal est surprenante, désarmante. Proche de la folie ?

- Un des hommes dit « je ne sais pas si Michal est folle ou un génie ». Oui, elle est un peu folle et, surtout, très courageuse. Convertie à vingt-sept ans, elle veut croire que Dieu est bon. Elle décide de partir à la recherche du mari de ses rêves et elle implore Dieu de lui fournir un mari. Sa vie se partage entre Dieu et son quotidien de femme de 35 ans. Elle aime les hommes mais ils ont peur d'elle. Elle est tellement authentique, pure, romantique. Quand son premier soupirant lui dit « tu analyses tout, trop », en fait l'acteur (Erez Drigues) est un de mes ex dans la vie et il me disait la même chose (rires). Le film repose sur la foi religieuse et, plus largement, la foi dans la vie. Michal va traverser le mur de ses doutes, croire en ses rêves et les vivre.

 
 © Norma Productions

- Michal dit aussi « Le monde a été créé pour moi »...

- C'est une phrase incroyable. Michal est arrogante mais elle la dit parce qu'elle doit absolument croire. Elle ne peut pas se permettre de désespérer, elle cherche l'espoir. Donc elle garde en tête cette phrase. C'est impoli, mais elle est habitée par cette croyance inébranlable en Dieu dont elle est follement amoureuse.

 
 © Norma Productions

- « The wedding plan » est-il un film féministe ?

- Franchement, je ne sais pas ce que veut dire le féminisme de nos jours. Aujourd'hui, une femme peut se marier ou pas, être médecin, chef d'entreprise, femme au foyer, devenir premier ministre...elle peut tout obtenir même si ce n'est pas toujours facile. Le personnage de Michal ne veut qu'une seule chose : se marier quel que soit le jugement porté sur elle. En cela elle est féministe : elle choisit sa vie. Elle veut un mari et pas d'enfants, en tout cas elle n'en parle pas.

- Le mariage est-il la chose la plus importante dans la vie d'une femme ?

- Je suis mariée et j'ai choisi l'homme de ma vie. À ce niveau, je suis assez conventionnelle et ma mère est très heureuse (rires). Je ne veux pas divorcer. Je suis croyante mais pas religieuse. Le mariage est une façon de partager sa vie avec le partenaire qu'on aime. Je peux comprendre que d'autres sortes d'unions existent.

« The wedding plan » de Rama Burshtein.
Avec Noa Koler, Amos Tamam, Oz Zehavi, Irit Sheleg, Erez Drigues.
En salles.

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