Bertrand Leleu
21 December 2024
© Phillips
Andy Warhol (1928-1987)
Portrait de la princesse Diana, 1982, peinture polymère synthétique et encre sur toile
Vente du 10 octobre, Phillips, Londres
* environ 1,195 million d’euros
Provenant de la collection du baron Jeffrey Archer of Weston-super-Mare, une paire de portraits du prince et de la princesse de Galles réalisés par Andy Warhol en 1982 ont pris le chemin des enchères. Renouant avec les portraits pop des années 1970, Warhol retrouve au début des années 1980 ses couleurs flashy, à l’instar du portrait de Marilyn Monroe réalisé en 1962. Si les destins de ces deux femmes se font tristement écho, l’artiste décidera ensuite de réaliser une série sur les reines régnantes en 1984, actuellement l’objet d’une exposition au palais Het Loo (Pays-Bas, à voir jusqu’au 01.01.25). À noter que le portrait du prince Charles, actuel roi Charles III, n’a pas trouvé preneur, contrairement à celui de Lady Di qui s’est envolé !
© Le Floch
Jean Royère (1902-1981)
Lampadaire Liane, métal laqué bleu, vers 1959
Vente du 13 octobre, Le Floch, Saint-Cloud
On retient son souffle à chaque passage en vente d’un meuble signé Jean Royère. Le designer, qui a connu le succès à partir des années 1930, rivalise aux côtés de ses compatriotes Jean-Michel Frank, Pierre Legrain ou Marcel Coard dans les enchères millionnaires. Si son canapé Ours polaire est régulièrement adjugé à des montants de sept chiffres, ses luminaires sont tout autant recherchés. Il a vu sa carrière lancée avec l’aménagement du restaurant Le Fouquet’s sur les Champs-Élysées, à Paris, puis celui des appartements privés du commandant du paquebot France. Royère s’attache, à partir des années 1950, à créer un design au vocabulaire plus ludique, à l’image de sa célèbre table Flaque, son fauteuil Éléphanteau, sa chaise Trèfle ou cette série de luminaires Liane directement inspirés de la nature. À défaut d’éclairer une pièce, le lampadaire a le bon goût de mettre en lumière les brillantes réalisations du designer !
© Brunk Auctions
Copie officielle signée de la ratification de la Constitution américaine
Document imprimé et ratifié, 1787
Vente 18 octobre, Brunk Auctions, Asheville, Caroline du Nord
* environ 10,238 millions d’euros
Un véritable morceau d’histoire américaine a retrouvé – miraculeusement – en 2022 et vendu le 18 octobre dernier aux enchères. En effet, lors de travaux prévus pour la transformation de la propriété Hayes en Caroline du Nord, l’une des neuf versions ratifiées connues de la Constitution américaine a été découverte dans le tiroir d’un secrétaire. La demeure avait appartenu à Samuel Johnston qui en avait fait l’acquisition en 1765. L’homme fut gouverneur de Caroline du Nord de 1787 à 1789 et présida les conventions de l’État au cours desquelles la Constitution a été ratifiée. En seulement sept minutes, les enchères avaient déjà atteint 500 000 dollars. Cette version est la première à passer en vente depuis 1891 !
© Goldin
Official Major League Baseball
Balle utilisée par Shohei Ohtani le 19 septembre 2024
Vente du 23 octobre, Goldin, Philadelphie
* environ 4,65 millions d’euros
Cette simple balle de baseball est une pièce historique pour les fans du sport américain, puisqu’elle est LA balle officielle de la ligue utilisée lorsque la superstar japonaise Shohei Ohtani a marqué l’histoire avec son 49e home run (HR) le 19 septembre dernier. Ce coup de circuit a permis au Japonais d’égaliser le précédent record établi par Shawn Green pour le plus grand nombre de coups de circuit en une saison, avant de le battre à la manche suivante. Si les ventes aux enchères de sport memorabilia (souvenirs sportifs) créent souvent des surprises, cette balle avait déjà suscité l’hystérie pendant le match en atterrissant… dans le restaurant du stade. L’heureux spectateur l’avait immédiatement fait homologuer avant de la confier à la maison de vente, comme il en est coutume aux USA. Plus qu’un joueur, Ohtani est devenu un véritable dieu vivant pour les fans et ce record d’enchères illustre cette frénésie.
© Sotheby’s
Abdallah ibn Thabit
Bouc omeyyade réalisé pour Ubaydallah ibn Jabir, bronze, Irak, VIIIe siècle
Vente du 23 octobre, Sotheby’s, Londres
* environ 5,36 millions d’euros
Malgré son âge vénérable – 1200 ans – cette sculpture prouve par son excellent état de conservation que ses propriétaires successifs en ont pris grand soin. Et pour cause ! Du haut de ses 21 centimètres, ce fier bouc impose majesté, solennité et un certain hiératisme. D’une qualité exceptionnelle, la sculpture présente l’extrême rareté de porter le nom de son fabricant et de son commanditaire. À ce jour, seules quatre sculptures animales inscrites ont été découvertes : trois rapaces (dont le plus beau est conservé au musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg) et un coq. Ce qui fait de l’animal une sublime œuvre d’art doublée d’un artefact historique. Doté d’un pédigrée remarquable, le bouc que voici possédait toutes les qualités pour décrocher un record aux enchères.
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