Sybille Wallemacq
26 December 2018
Depuis le 16 avril dernier, le MoMu a quitté ses murs de la Nationalestraat à Anvers. Le musée est en rénovation et sera agrandit. Des travaux de grande ampleur qui le contraignent à sillonner les routes belges et à nous inviter à découvrir d'autres espaces, d'autres collaborations comme ici avec la fondation Maurice Verbaet, toujours à Anvers. Le MoMu réouvrira en 2020 avec un tout nouvel espace permettant de mettre en avant ses collections et avec elles l'Histoire de la mode belge.
Liberta Ferket, Treurend vangnet, 1975 © MoMu |
SOFT? Dialogues Tactiles est une expo qui traite de la liberté avec laquelle les artistes évoluent entre différents médiums, des applications inattendues du textile, de la tactilité ou de l'aversion, des textures et de la peau des sculptures. Confrontée à des œuvres des années 1960-1970 (Veerle Dupont, Suzannah Olieux ou encore Liberta Ferket), la jeune génération (Kati Heck, Nel Aerts, Anton Cotteleer, Sven 't Jolle, Klaas Rommelaere, Christoph Hefti, Stéphanie Baechler et Kirstin Arndt) questionne, interroge et se positionne pour offrir un dialogue esthétique inattendu.
TEASER - SOFT? Dialogues Tactiles from MoMu Fashion Museum Antwerp on Vimeo.
Dans les années 1960 et 1970, des artistes tant féministes que post-minimalistes et adeptes du fiber art se tournent vers le textile. Ils sont attirés par les possibilités esthétiques, le potentiel structurel et la force significative de ce matériau doux. L'usage intuitif ou militant du textile – matériau traditionnellement associé au secteur commercial ou industriel – fait pression sur la distinction classique entre les beaux-arts et les arts décoratifs. C'est précisément l'association sexiste entre textile et « travail de femme » ou « décoration » qui pousse les artistes féministes à l'utiliser pour dénoncer les rapports de force dans le monde de l'art.
Tapta, Horizon Flexibles, 1976 © MoMu |
Figure artistique belge de la jeune génération, Klaas Rommelaere a étudié la mode à Gent et a expérimenté énormément dans le domaine de la dentelle. Pour SOFT, il a réalisé des tapisseries à la main et propose une réflexion sur le temps qui passe. Ses tapisseries sont un éloge à la lenteur au vu des heures de travail nécessaires à leur réalisation à la main.
La fondation Maurice Verbaet possède des collections dédiées à l'art belge la Seconde guerre Mondiale. L'architecture du bâtiment datant des années 1960, l'escalier monumental et la galerie d'art offrent un décor impressionnnant à l'exposition.
Wiesi Will, 'Air Dancers', 2018, © MoMu Antwerp/Stany Dederen |
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