Rédaction
29 August 2015
À Bruxelles, Bozar accueillera les 11, 12 et 13 septembre la 5e édition du salon du dessin contemporain, baptisé Art on Paper, afin d'élargir le champ des possibles. Pour en témoigner, le salon s'articule autour d'une vingtaine de shows individuels sélectionnés auprès de galeries internationales par un comité de spécialistes qui, en parallèle, a décerné le prix Jeune Talent 2015 à un jeune artiste installé à Bruxelles, João Freitas (°1989). Art on Paper se veut ainsi la caisse de résonance de la richesse artistique d'un médium aux innombrables potentialités. Petit détour avec nos cinq coups de cœur...
Ces derniers mois, le collectif d'artistes s'est fait remarquer par ses grandes fresques ludiques à Bruxelles, Mons et Liège. Sur papier, les compositions adoptent de tout autres dimensions mais la technique de l'aérographe autorise toujours les fantaisies d'un bestiaire et d'une galerie de personnages aussi déroutants que jubilatoires (illustration en cover).
Autre atmosphère avec cet artiste qui continue d'explorer fatalités, idées noires et profondeurs de l'âme. Son dessin vigoureux et expressionniste comme ses visages émaciés ne sont pas sans rappeler les visions ténébreuses d'un James Ensor, mais son œuvre flirte également avec la bande dessinée d'avant-garde.
Michael Matthys, Rêve noir, pointe sèche et graphite. © Galerie Jacques Cerami |
Le papier peut aussi se prêter au jeu de l'hyperréalisme pour sonder nos humeurs, notre condition humaine ou encore notre rapport à l'espace. Dynamiques et pourtant repliées sur elles-mêmes, les figures grandeur nature de Charlotte Beaudry questionnent nos sensations et évitent tout écueil anecdotique : une confrontation saisissante !
Charlotte Beaudry, Mlle Nineteen Sophie, 2014, technique mixte. © Yoko Uhoda Gallery |
Concepteur d'installations à ses débuts, l'artiste a développé une œuvre indissociable de l'architecture. Les infrastructures qu'il compose dans des tons raffinés ne s'apparentent pourtant pas à des plans sans âme : à travers ses décors désertés, il tend précisément à nous révéler ce qui finit par échapper à notre regard et qui pourtant façonne et conditionne nos faits et gestes au quotidien.
Wesley Meuris, The theory of meaning. © Annie Gentils Gallery |
Dans ses compositions délicates aux confins de l'art de la typographie, de la reliure et de la sculpture, le papier se met en scène telle une architecture miniature, tandis que les partitions s'orchestrent pour animer livres ouverts et pages volantes. Une œuvre aux accents fragiles qui démontre que papier n'est pas forcément synonyme de dessin sur une surface plane.
Eva Evrard, sans titre, 2011, 3 exemplaires relies sur onglet. © Galerie Nadine Feront |
Publicité