Gwennaëlle Gribaumont
25 July 2024
Source d’éducation aussi permanente que passionnante, l’espace public ne manque pas d’œuvres nous révélant la diversité des pratiques sculpturales. Mais s’il est une région favorisée en la matière, c’est bien notre littoral. Celui-ci conserve un patrimoine de premier plan : la pelleteuse gothique de Wim Delvoye à Middelkerke-Westende, les rochers rouges Rock Strangers d’Arne Quinze à Ostende, le Benjamin de Maen Florin à Wenduine… Autant de réalisations de la Triennale Beaufort, dont l’actuelle et huitième édition a été confiée à Els Wuyts, pointure en matière d’art contemporain. Coordinatrice générale au HISK (Hoger Instituut voor Schone Kunsten/Higher Institute for Fine Arts), elle est également commissaire d’expositions indépendante et co-initiatrice de Salon blanc, organisé dans sa ville natale d’Ostende. Pour Beaufort24, elle a invité dix-huit artistes nationaux et étrangers à réaliser dix-huit œuvres d’art, soit deux par commune côtière participante. Petite particularité cette année : Beaufort pénètre davantage à l’intérieur des terres, proposant des installations sculpturales le long du passage du tram du littoral.
Els Wuyts © Ann-Sophie Deldycke
Sabien Lahaye-Battheu © DR
Maen Florin, Benjamin © Westtoer
La pelleteuse gothique de Wim Delvoye © Westtoer
Présidente de Westtoer et députée au Tourisme, Sabien Lahaye-Battheu rappelle les enjeux d’une telle initiative. “L’art et la culture font partie intégrante de la politique stratégique de la côte belge et grâce à Beaufort, notre intention est de la positionner comme destination touristique culturelle pendant une plus longue période (NDLR : de mars à novembre). Beaufort se distingue par son caractère unique : l’art s’invite dans le décor du littoral et de la mer. Il s’agit, dès lors, d’une étroite collaboration avec Toerisme Vlaanderen, destinée à promouvoir Beaufort24 et la côte belge à l’étranger en tant que destination de vacances.”
Le thème de cette édition tient en un concept, Fabric of Life, soit l’idée d’interconnexion. “Fabric of life, littéralement “le tissu de la vie”, sert de point de départ et de fil conducteur, constituant un assemblage de lignes et de fibres, de directions et de motifs différents, poursuit Els Wuyts. En même temps, cette métaphore du tissu offre l’occasion de sonder certains aspects de la réalité actuelle, de réexaminer la fonction de l’espace public que nous partageons dans notre environnement immédiat et de le connecter à de nombreux autres mondes possibles, à des perspectives ou encore à des désirs. […] La huitième édition de la Triennale Beaufort est une invitation à dévoiler certaines perspectives ou représentations dans le but de dénouer ce tissu fait de relations, de cordes, de boucles, de tresses, de câbles, de fourmillements et d’écailles. Comme dans un coquillage, une plume ou une feuille, où se décèlent des traces de lignes et de vie, tel un souvenir ou une belle pensée. Comme dans une œuvre, monumentale ou intimiste, qui recèle plusieurs récits et laisse affleurer des réminiscences aux multiples facettes ou des valeurs encore inconnues.”
Depuis la première édition (en 2003), une quarantaine d’œuvres ont progressivement été acquises par les différentes autorités en place pour composer un panorama passionnant de la production actuelle. Disséminé dans l’espace public (donc entièrement gratuit), le parc de sculptures pérennes réunit actuellement quarante-deux œuvres, idéalement installées le long des digues de mer, des plages et des dunes du littoral. Cette année, huit sculptures (sur les dix-huit présentées) s’ajouteront au parcours permanent qui totalisera, à l’issue de ce millésime, cinquante escales sculpturales.
Romain Weintzem, Attentifs ensemble, à Blankenberge © Ann-Sophie Deldycke
Filip Vervaet,Staging Sea, à La Panne © Ann-Sophie Deldycke
Alexandra Bircken,Top Down Bottom Up, à Nieuport © Ann-Sophie Deldycke
Maëlle Dufour,Capsule, à La Panne © Ann-Sophie Deldycke
Du fait de leur situation dans l’espace public, les œuvres peuvent être admirées 24 heures sur 24. Si vous en avez la possibilité, accompagnez l’expérience d’un lever ou d’un coucher de soleil… Moments transitoires qui rendent l’instant magique.
Jorge Macchi,All the words in the world, à Coxyde-Oostduinkerke © Ann-Sophie Deldycke
La visite nécessite quelques déplacements. Le plus facile ? Empruntez le tram du littoral. Une courte marche vous mènera à chaque œuvre. Un planificateur d’itinéraire est disponible sur le site internet (itinéraire pédestre – itinéraire cyclable) afin de trouver le plus rapidement son chemin. Notons encore que des parcours ont été balisés pour les cyclistes et les marcheurs le long des nombreuses œuvres d’art.
Guide de visiteur Beaufort24 (2€) © Westtoer
Beaufort24 - Livret Découverte (1€) © Westtoer
Aussi, un guide du visiteur peut être acheté dans n’importe quel office de tourisme de la côte (2€). Il présente les œuvres, les artistes et l’histoire de l’emplacement. Le guide comprend également des cartes de randonnées, des boucles cyclables et des informations plus générales. Les familles souhaitant explorer Beaufort24 avec des enfants sont également les bienvenues. Un carnet rempli de défis et d’infos insolites peut être acheté dans les offices de tourisme (1€).
Photo de couverture : Johan Creten, The Herring, à Coxyde © Ann-Sophie Deldycke
Triennale
Beaufort24
Dates
Du 27 mars au 3 novembre 2024
Adresse
Sur la côte belge de La Panne à Knokke
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