Martin Boonen
17 May 2024
L’Éventail – Quel bilan tirez-vous de l’édition de l’année passée ?
Arie Vos – Ce fut un succès pour les marchands… et pour les visiteurs. Nous sommes très heureux de l’affluence enregistrée, mais surtout de l’ambiance qui régnait sur la foire. C’était très convivial, bon enfant, très agréable : le quartier du Sablon a des allures riantes pendant Civilisations, cela nous a fait chaud au cœur. Je pense que cette ambiance a décidé certains exposants et clients que nous n’avions plus vus depuis longtemps à revenir pour notre édition du mois de janvier !
Figure de Narasimha en grès (92 cm), provenant d'Inde centrale, datant du VIIe siècle, présentée par la galerie Grusenmeyer & Woliner © Studio Asselberghs, Frédéric Dehaen
– Le développement plus conséquent d’une édition en janvier marque-t-elle le nouveau rythme ?
– Aujourd’hui, nous voulons encore développer cette édition du début de l’année comme une édition à part entière. Elle permet d’attirer, en plus des fidèles de toujours, les exposants qui ne peuvent pas participer à la foire en juin. C’est le cas d’antiquaires et de galeristes parisiens, par exemple, pour qui le mois de juin est très chargé. C’est très bien, d’ailleurs, parce que cela permet de ne pas montrer, d’une édition à l’autre, les mêmes objets sur la même année. En tout cas, les deux rendez-vous sont aussi importants l’un que l’autre pour nous. Proposer deux événement de taille volontairement contenue permet d’exposer un très large éventail d’objets d’art de grande qualité, sans compromettre la convivialité qui est devenue notre marque de fabrique et à laquelle nous tenons beaucoup. Cette double exposition nous permet de croître, en taille et en réputation, notamment sur le web, grâce à Instagram.
Masque Kpwan (41,2 cm) provenant de Côte d'Ivoire, datant du début du XXe siècle, présenté par la galerie Serge Schoffel.
– Comment se porte le marché de Civilisations ?
– Le marché de l’art très ancien est un marché difficile parce qu’il souffre encore de la terrible publicité que les perquisitions dans des galeries spécialisées et les saisies à la BRAFA, en 2022, lui ont injustement faite. Les instructions et enquêtes n’ont d’ailleurs prouvé qu’une seule chose : les marchands ont toujours été très respectueux et intègres dans leurs pratiques.
– Des difficultés pour les marchands, mais dont les collectionneurs ne tiennent pas rigueur…
– Tout ce qui relève de ce que j’appellerai l’art des châteaux – les meubles en marqueterie, les porcelaines, les chandeliers… – tout cela entre difficilement dans les maisons actuelles et trouve donc difficilement preneur… à l’exception des pièces de très haut niveau, des objets de l’excellence de leur époque. A contrario, la pureté des arts asiatiques, tribaux ou antiques s’intègre très bien dans le décor de nos maisons contemporaines. Ce que nous présentons lors d’une foire comme Civilisations est très ancien mais aussi, et surtout, intemporel. À tel point qu’il est parfois difficile de croire à l’âge si vénérable de certaines pièces !
Photo de couverture : Kappa Netsuke signé San Toman, Japon, datant de la fin du XVIIIe siècle, présenté par Ari Vos.
Foire
Civilisations Tribal Asian Oriental Art Fair
Dates & horaires
Ouverture le mercredi 5 juin de 14h à 20h
Du jeudi 6 au samedi 8 juin : 11h à 19h
Dimanche 9 juin : 11h à 17h
Adresse
Sablon, Bruxelles
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