• HLCÉ

Les dessous des oeuvres: Honte

dessousdesoeuvres

Rédaction Eventail

10 February 2016

© Zeno X Gallery Anvers

[caption id="attachment_15858" align="alignnone" width=""]Michaël Borremans, Gone (détail), 2003, huile sur panneau[/caption]Chaque mois, en marge de l'agenda "art des XXe et XXIe siècles" de L'Eventail, décryptez une œuvre d'art issue de l'exposition phare du moment sur Eventail.be. En février, zoom sur une petite peinture de Michaël Borremans montrée dans le cadre de l'exposition thématique Honte, actuellement au Museum Dr Guislain à Gand.

 Exécuté sur un petit panneau de bois proche du format A4, Gone de Michaël Borremans pourrait s'apparenter aux petites toiles intimistes d'un autre temps. Son sujet, le visage en gros plan d'une fillette aux cheveux tressés, invite le spectateur à plonger dans son expression et dans ses pensées. Mais, malin, l'artiste nous coupe toute possibilité d'interprétation hâtive. À quoi pense-t-elle ? La jeune fille n'affiche aucune expression claire, pince les lèvres et nous dissimule son regard. La touche du peintre, pourtant très réaliste, laisse le doute s'installer autour de ses yeux. Sont-ils entièrement clos ou se limite-t-elle à légèrement baisser les paupières de façon à garder un œil sur quelque chose que nous ne voyons pas ? On serait tenté de penser à cette seconde option, dans la mesure où elle penche très légèrement la tête vers l'arrière, levant le menton. Prie-t-elle ? Dort-elle ou veille-t-elle ? Médite-t-elle ? Pense-t-elle à une personne disparue ? (Le panneau est intitulé Gone, "parti" – mais ce mot peut se rattacher à son attitude même, sortie de notre monde.) Le tableau ne répondra pas.

michael-borremans-gone--gallery-antwerpen-honte-expo-guislain


Présentée au sein de l'exposition Honte, le tableau de Borremans adopte une nouvelle interprétation possible. Le regard est en effet la première chose que l'on détourne quand on se sent gêné par une situation, un état, un statut... Comme si, paradoxalement, le fait de regarder ailleurs, ou de se cacher les yeux (derrière ses mains ou ses paupières) permettait de s'extraire du regard des autres. Ne plus voir pour ne plus être vu. Un réflexe naturel et universel qu'ont identifié les commissaires de l'exposition.
Installé dans une aile d'un des premiers hôpitaux psychiatriques de Flandre, le Museum Dr Guislain analyse chaque année un sentiment humain qu'il tente de cartographier de manière nuancée, sensible et poétique (drôle aussi par moments), à travers l'art moderne et contemporain.

Ne manquez pas Honte. Un sentiment déroutant en page 33 de l'édition de février - Disponible en librairie et sur tablette.

Honte
Jusqu'au 29 mai
Museum Dr Guislain, Gand
www.museuldrguislain.be
 

"Les Damnés" : Roberto Minervini signe un western minimaliste

Cinéma

À mille lieues des westerns spaghetti et autres chevauchées spectaculaires, Roberto Minervini, dans “Les Damnés” se concentre sur l’humanité – ou la déshumanité – de ces personnages prostrés dans l’attente de l’ennemi. Sa caméra s’attache à filmer les visages, les gestes, les regards. Une magnifique intensité émane de ces « Damnés » où Dieu, la famille, les animaux et la peur s’entrelacent. Un film âpre et admirable, très justement récompensé à Cannes (Prix de la mise en scène, section Un certain regard). Rencontre avec Roberto Minervini sur la Croisette.

Publicité

Animal Art Bruxelles 2025 : l’animal au cœur de la création contemporaine

Agenda

Du 21 au 23 mars 2025, le salon Animal Art Bruxelles fête sa dixième édition au Cercle Royal Gaulois. Dans cette atmosphère feutrée et conviviale, une trentaine d’artistes venus de toute l’Europe revisitent la figure animale à travers des œuvres exigeantes, entre tradition naturaliste et audaces contemporaines.

Belgique, Bruxelles

Du 21/03/2025 au 23/03/2025

Tous les articles

Publicité

Tous les articles