Maxime Delcourt
28 January 2019
La musique de Glauque n'est pas de celles que l'on écoute d'une oreille distraite, l'air léger, pensant se relâcher tranquillement, bien affalé dans son canapé. Elle nécessite au contraire une attention de tous les instants, quelque chose qui la rend immédiatement captivante. Parce qu'elle mélange des genres a priori opposés - le hip-hop d'un côté (Klub des Loosers, Odezenne, etc.), les musiques électroniques de l'autre (Moderat, Rone). Parce quà chaque seconde, elle semble prendre l'auditeur à la gorge. Et parce qu'elle renferme des textes incisifs, qui donnent l'impression d'avoir été écrits sur l'instant mais qui contiennent tellement de détermination, de puissance et de sincérité qu'ils semblent surtout aptes à changer des vies.
Pour le moment, la musique de Glauque se résume essentiellement à un seul morceau : Robot, qui vient de dépasser les 30 000 écoutes sur Spotify et d'entrer dans le Top 50 viral en France et en Belgique sur la plateforme de streaming. Preuve que Robot, derrière ses mots nihilistes (« Des fois je retrouve la flamme du démon, mes problèmes d'égo/J'veux plus faire partie du décor, mais j'me transforme en robot ») et sa structure dépourvue de refrain, possède quelque chose d'immédiat, de viscéral même. « Retrouver le sens dans les phrases », rappent même ces cinq gars de Namur en introduction. Un peu comme s'il s'agissait pour eux de renouer avec l'humain, de ne plus être cette machine qui clique aléatoirement sur son ordinateur, qui a des relations sexuelles sans émotion ou qui avance dans la vie comme un homme sous psychotropes, « programmé jusqu'au prochain checkpoint ».
La musique de Glauque, elle, est libératrice, et ça fait un bien fou !
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