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Arsène Lupin sévit sur la scène du Parc

scèneThéâtreThéâtre du Parc

JC Darman

10 May 2023

Au théâtre Royal du Parc, Arsène Lupin, l’illustre gentleman-cambrioleur veut prendre sa retraite et mener une vie monotone.

Fidèle à une formule qui a remporté grand succès chaque saison depuis qu’il a succédé à Yves Larec à la tête du Théâtre du Parc, Thierry Debroux présente à nouveau une adaptation théâtrale d’une grande œuvre de la littérature populaire. Après Le Livre de la Jungle, Le Tour du Monde en 80 jours, Peter Pan, d’autres encore et plus récemment Pinocchio (la saison prochaine ce sera Zorro), cette fois c’est au tour d’Arsène Lupin d’entrer en scène. Le spectacle fait évidemment référence à diverses aventures du fameux gentleman-cambrioleur imaginé par Maurice Leblanc, mais semblerait plus particulièrement inspiré par le roman La Comtesse de Cagliostro paru en 1924.

@ Zvonoc

La pièce a été co-écrite par Thibaut Nève et Othmane Moumen, le premier en étant aussi le metteur en scène et le second l’interprète principal. Elle se déroule au début des années folles, au sortir de l’épidémie de grippe espagnole… On y assiste à une métamorphose radicale du héros-escroc que même son créateur, Maurice Leblanc, n’aurait jamais imaginée alors qu’il lui a pourtant fait endosser d’innombrables déguisements et fausses identités. Arsène Lupin veut prendre sa retraite ! Ce “Cyrano de la pègre”, comme l’avait appelé Jean-Paul Sartre, prend de l’âge, s’embourgeoise et, sous le nom de Raoul d’Andrésy, aspire à une existence calme et ennuyeuse (il est employé d’une compagnie d’assurances), avec sa future épouse, Clarisse d’Etigues (interprétée par Julie Dacquin), une femme ordinaire, sans ambition. Mais les vieux démons vont ressurgir et les tentations tant pécuniaires que charnelles vont replonger Arsène-Raoul dans ses folles aventures.

@ Zvonoc

Il va retrouver l’infâme comtesse Cagliostro qui serait âgée de plus de 100 ans mais avec l’apparence d’une envoûtante trentenaire pour laquelle Lupin a toujours éprouvé autant de haine que de passion sensuelle. Le rôle est joué de façon fort amusante par Sarah Lefèvre, un peu à la manière hiératique d’une Sarah Bernhardt caricaturale dans une tragédie antique. Une personnalité inattendue entre dans la danse (littéralement) : Joséphine Baker (Olivia Harkay). Très bien accompagnée par Manon Hanseeuw et Thibaut Packeu, elle sera la meneuse d’un excellent final chanté-dansé du premier acte, un medley digne des meilleures comédies musicales (chorégraphie réglée par Natasha Henry et Maïté Gheur).

@ Zvonoc

La distribution compte encore, entre autres, Bernard Sens, Laurence Warin, notamment en militante de combat du féminisme (une tendance qu’on peut réellement trouver dans plusieurs écrits de Maurice Leblanc) et Damien De Dobbeleer en policier qui s’est juré d’arrêter Lupin mais dont il est l’éternel dupe. Quant à Arsène Lupin il est interprété par Othmane Moumen, excellent acteur qu’on a souvent qualifié de chaplinesque (il a d’ailleurs interprété Charlie Chaplin sur la scène du Parc en 2016) et c’est tout à l’honneur de son, plutôt de ses remarquables talents.

Le déroulement de la pièce est entraînant mais peut-être un peu déroutant et confus. Les thèmes se succèdent, s’entremêlent et il vaudrait mieux être un distingué lupinologue (si, si, le mot existe) ou un assidu des études lupiniennes (ça existe aussi) pour ne pas trop perdre le fil. On saute de la fortune des rois de France aux sept abbayes normandes dont les emplacements constitueraient un dessin cabalistique de la Grande Ourse, et du chandelier à sept branches aux énigmes gravées au dos d’un miroir magique. La mise en scène est rythmée, parfois saccadée. Les très nombreux changements à vue des astucieux décors donnent beaucoup de travail aux machinistes et le tournis à certains spectateurs. Les bagarres sont bien réglées. Le tout constitue un spectacle allègre, jubilatoire et virevoltant.

Brèves de plateau

– À l’abbaye de Villers-la-Ville

Cette année, c’est Lucrèce Borgia, le drame de Victor Hugo qui constituera le spectacle estival de Villers-la-Ville. La sulfureuse duchesse hantera la fameuse obscure clarté qui tombe des ruines de la vieille abbaye cistercienne les soirs de représentation du 13 juillet au 12 août 2023. C’est Catherine Conet qui interprétera le rôle-titre et Georges Lini celui Don Alphonse d’Este, dans une mise en scène de Emmanuel Dekoninck. Adaptation et scénographie de Patrick de Longrée.

– Sur les rives du Lac de Genval

C’est sur le gazon de l’Hôtel Martin’s à Genval que cet été le Théâtre de la Toison d’Or (TTO) présentera Nuit d’ivresse, la pièce de Josiane Balasko. La célèbre majorette défilera sur les bords du lac du 5 juillet au 5 août 2023. Avec Odile Matthieu, Thibaut Nève, Julien Boeckel. Mise en scène de Nathalie Uffner. Scénographie Sofia Dilinos.

– À la Comédie Royale Claude Volter

La très belle pièce du néo-zélandais Anthony McCarten, Les Deux papes, clôturait la saison de la Comédie Volter. Le succès fut tel que la pièce fut le plus souvent jouée à bureau fermé. Pour permettre aux très nombreux spectateurs qui n’avaient pas pu trouver de place, le spectacle sera repris du 27 septembre au 15 octobre prochaine toujours avec Michel de Warzée et Alexandre von Sivers dans les rôles principaux. Mise en scène de Stéphanie Moriau.

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Informations supplémentaires

Pièce

Arsène Lupin

Théâtre

Théâtre Royal du Parc
Rue de la Loi 3,
1000 Bruxelles

Dates

Jusqu’au 3 juin

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