Rédaction
10 February 2020
L'histoire : un jour d'été Francesca Johnson se retrouve seule dans la ferme familiale. Son mari et ses enfants sont partis à une foire au bétail dans l'Illinois. Arrive le photographe Robert Kincaid qui lui demande sa route. Il est chargé par National Geographic de photographier les ponts couverts du comté de Madison. Francesca va le guider et un amour fou va s'abattre sur eux. Francesca ne pourra cependant pas se résoudre à abandonner sa famille. Les quatre jours qu'ils ont passé ensemble les marqueront à jamais.
En 1995 sortit un film éponyme réalisé par Clint Eastwood. Un film dont il était à la fois l'acteur, le réalisateur et le producteur. Meryl Streep tenait le rôle de Francesca ; il se dit qu'elle n'avait pas aimé le roman, mais avait été enthousiasmée par le scénario. Le film connut un grand succès. Ce fut une des plus belles love stories cinématographiques des années 90.
Meryl Streep et Clint Eastwood dans le film Sur la route de Madison (1995) © DR |
En ce qui concerne le spectacle des Galeries, on peut dire que les comédiens et le metteur en scène ont du mérite car, autant le roman de R.J. Waller pouvait aisément s'adapter au cinéma, autant il s'avère malcommode à transposer sur la scène d'un théâtre. L'adaptation théâtrale imaginée par Didier Caron et Dominique Deschamps est d'ailleurs davantage celle du film que du roman. C'est cette même adaptation qu'avaient jouée Alain Delon et Mireille Darc en 2007 au Théâtre Marigny à Paris.
© DR |
Natacha Amal est sans conteste une femme extrêmement allurée. On a donc quelque peine à l'imaginer en exilée italienne devenue fermière dans l'Iowa. Mais la comédienne devient beaucoup plus convaincante et très émouvante dès l'instant où son personnage accepte l'amour-passion qui la submerge. Il y a là une belle montée en puissance. Steve Driesen campe le visiteur qui vivra en quatre jours une relation passionnelle qui l'habitera toute une vie.
©Leleux – De Beir |
L'acteur joue dans une retenue un peu froide, en léger décalage avec la ferveur amoureuse sensée le consumer. Enfin, Angelo dello Spedale Catalano incarne le mari qui ne soupçonnera jamais ni le bouleversement ni le sacrifice vécus par son épouse.
Le spectacle est signé Toussaint Colombani. C'est la première mise en scène de ce jeune comédien, réalisateur, producteur et elle est réussie. Tout à la fois précise et suggestive. Le décor de Ronald Beurms est fait de praticables déplacés plusieurs fois à vue par quatre machinistes.
Si le sujet de la pièce est universel, son traitement porte inévitablement une marque moralisatrice très « WASP » (White Anglo Saxon Protestant) américaine. L'action se déroule bien dans les années 60, mais sûrement pas dans l'optique du Flower Power. Le texte sonne parfois verbeux et tantôt certaines déclarations d'amour et de sacrifice tournent davantage vers la rhétorique que l'émotion. Une émotion néanmoins très poignante dans quelques scènes fort réussies, notamment celle où le couple s'enlace dans un slow d'une confondante tristesse sensuelle.
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