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La renaissance de la Maison Belle Époque

ChampagneŒnologie

Martin Boonen

01 September 2017

© Perrier-Jouët/Pernod Ricard

[caption id="attachment_18235" align="alignnone" width=""]Les élégantes portes vitrées signées Hector Guimard[/caption]Depuis le XIXème siècle, l'illustre maison de champagne Perrier-Jouët entretient des liens très privilégiés avec l'art. Symbole de cette relation très forte, la Maison Belle Époque et les joyaux Art Nouveau qu'elle renferme sont à nouveau accessibles, après deux ans de rénovation minutieuse.

Faut-il encore présenter la Maison Perrier-Jouët ? Fleuron de la culture et de l'histoire viticole champenoise, les bouteilles ornées d'anémones japonaises, motif typiquement Art Nouveau, sont reconnaissables au premier coup d'œil et sont devenues la signature stylisitique inimitable de la marque. Ce que l'on connaît moins, c'est l'origine de ce mariage heureux entre l'art et le champagne.

 
Les célèbres anémones japonaise de style Art Nouveau ornent toujours les bouteilles des cuvées Belle Époque de Perrier-Jouët © Perrier-Jouët/Pernod Ricard

Une Maison familiale

Eugène Gallice, beaux-frère et associé de Charles Perrier (lui-même fils des fondateurs de la Maison Perrier-Jouët), fait l'acquisition, en 1850, d'une élégante demeure bourgeoise au début de la célèbre Avenue de Champagne, à Epernay. Juste à côté, Charles met en œuvre la construction de sa propre résidence, l'imposant Château Perrier dans les jardins duquel il installera de vastes serres pour s'adonner à sa passion pour la botanique.

 
 La Maison Belle Époque, côté jardins © Perrier-Jouët/Pernod Ricard


L'un des fils d'Eugène Gallice, Octave, épris d'art et de culture de son époque, demande à Emile Gallé, l'un des pionniers du mouvement Art Nouveau, de créer une bouteille unique pour les champagnes Perrier-Jouët. En 1902, quatre magnums ornés d'anémones japonaises blanches voient ainsi le jour et deviennent l'emblème du célèbre champagne. Ces anémones allient avec grâce les deux passions de cette maison champenoise décidemment atypique : la botanique et l'Art Nouveau.

Un héritage culturel exceptionnel...

La restauration minutieuse dont la Maison a fait l'objet a permis de lui rendre sa gloire originelle et de porter un nouveau regard sur les œuvres d'art qu'elle renferme. La demeure contient en effet la plus grande collection privée d'Art Nouveau français en Europe et réunit des pièces exceptionnelles signées par les pionniers de ce mouvement artistique. Dans chaque espace de la bâtisse, formes organiques et gracieuses, lignes courbes et éléments végétaux se mêlent avec harmonie.

 
La Maison Belle Époque est la plus importante collection privée Art Nouveau français d'Europe © Perrier-Jouët/Pernod Ricard 

Parmi les œuvres les plus célèbres de la maison, citons les élégantes portes vitrées signées Hector Guimard, le guéridon en noyer d'Émile Gallée, une plaque en céramique émaillée de Toulouse-Lautrec, des fauteuils et des chaises dessinés Louis Majorelle, et, enfin, un extraordinaire lit signé Hector Guimard ou encore l'Éternel Printemps d'Auguste Rodin.

... toujours d'actualité...

Depuis, la véritable histoire d'amour entre Perrier-Jouët et l'art ne s'est jamais démentie. Au contraire, elle est plus vivante que jamais. De nombreuses collaborations ont permis à des artistes d'insérer, avec un infini respect et une impressionnante justesse, leurs œuvres à celles déjà présentes. Ainsi, le hall d'entrée accueille l'installation Ephemera, du duo de designers Mischer'Traxler. Cette allégorie de la relation de l'homme avec la nature représente un jardin d'ornement qui pousse sur une longue table mais disparaît comme par magie lorsqu'on s'en approche...

 
 Le bar, All'ombra della luce, de l'artiste japonaise Ritsue Mishima © Perrier-Jouët/Pernod Ricard

Dans le bar, All'ombra della luce, de l'artiste japonaise Ritsue Mishima, s'inspire du rythme des saisons dans les vignes et de la pénombre des caves où le champagne prend vie avec la multitude de disques transparents en verre de Murano qu'elle suspend au plafond. À quelques pas, un escalier conduit à la cave de la Maison.

... jusque dans les caves

D'ailleurs, chez Perrier-Jouët, l'art est présent jusque dans les caves où vieillissent les meilleures cuvées de la Maison (les fameuses cuvées Belle Époque, toutes millésimées). Ainsi, c'est entre les bouteilles soigneusement disposées sur les pupitres, la tête en bas en attendant d'être remuées pour que les résidus de la prise de mousse puissent lentement s'écouler dans le goulot, qu'on pris place des installations géantes et poètiques comme Lost Time, de Glithero, ou Phare No 1-9, de Simon Heijdens.

 
 L'installation Lost Time, de Glithero, à l'intérieur même des caves de Perrier-Jouët © Perrier-Jouët/Pernod Ricard

Il ne peut y avoir de meilleure influence sur le vieillisement de vins aussi délicats que le champagne, que celle de l'art.
Alors que cela pourrait être une caution marketing bien habile, le choix de l'art comme marque de fabrique est, pour Perrier-Jouët, une philosophie de vie.

 
 Hervé Deschamps, le Chef de caves de Perrier-Jouët, dans le décors de la Maison Belle Époque © Perrier-Jouët/Pernod Ricard


Une philosophie que s'efforce d'ailleurs, millésime après millésime, de refléter avec talent, les création d'Hervé Deschamps, Chef de caves chez Perrier-Jouët depuis 1983.

www.perrierjouet-maisonbelleepoque.com
www.perrier-jouet.com 

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