Sybille Wallemacq
25 April 2019
On doit le slow art day à un new-yorkais, Phil Terry. Cet entrepreneur aux multiples casquettes (c'est un américain tout de même) habite Brooklyn depuis de plusieurs décennies et a lancé le slow art day en 2010. Après l'avoir testé à plusieurs reprises auprès de ses proches. Quel est le concept ? « Le slow art day est un événement mondial dont la mission est simple : aider davantage de personnes à découvrir par elles-mêmes la joie de regarder et d'aimer l'art » peut-on lire sur le site officiel du slow art day.
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Le slow art day, comment cela fonctionne ? Tout d'abord, il faut se rendre dans un musée ou une galerie d'art local. Nous vous détaillons plus loin les institutions belges participantes. Ensuite, profitez et regardez lentement cinq œuvres d'art. Lentement signifie 5 à 10 minutes par œuvre, sachant que le temps moyen passé devant une œuvre est de 28,63 secondes... Enfin, discutez votre expérience. Quelle que soit la conception, tous les événements proposés dans le cadre du slow art day partagent l'attention portée à la lenteur et à son pouvoir de transformation. C'est particulier comme des choses simples l'humain a tendance à vouloir faire du compliqué... Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple finalement ?
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Chez nous, différentes institutions participent à la journée mondiale. Nous avons la plus grande communauté à travers le monde. Essentiellement concentrée au Nord du pays. À Anvers, le Mukha, le FOMU, het Grom, Diva et la Sint-Pauluskerk ont proposé une programmation spéciale dans le cadre du slow art day. À Brugge, les mondialement connus Sint-Janshospitaal et Groeningemuseum étaient des la partie. Tandis qu'à Bruxelles, ce sont le Musée des instruments de musique et Bozar qui proposèrent des visites particuliers. À Bozar, le focus était fait sur l'exposition consacrée à Bernard van Orlay, artiste de la Renaissance. Au son de la musique polyphonique, leurs guides ont fait parler les paysages de ses tapisseries. Tissés avec patience, avec des fils de soie, de laine et même d'or, ce Bruxelles et ces paysages du XVIe siècle, leurs oiseaux, leurs fruits et des clochers bien reconnaissables livrent un fabuleux témoignage sur cette époque.
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L'intérêt d'une telle démarche se situe dans la disponibilité par rapport à ce que l'on regarde. Quand les gens regardent lentement une œuvre d'art, ils font des découvertes. La découverte la plus importante qu'ils font est qu'ils peuvent voir et expérimenter l'art sans un expert (ou une expertise). Une autre voie vers la démocratisation de l'art.
Retrouvez la suite de la série Take it slow, le mois prochain. Nous vous parlerons alors de slow communication.
www.slowartday.com