Paloma de Boismorel
24 April 2025
Créée en 2015 par Jean-Christophe Barbou des Places après le succès de sa grande-sœur parisienne, ce salon d’art animalier s’est imposée comme un rendez-vous privilégié pour les collectionneurs, les amateurs d’art mais aussi les chasseurs et les cavaliers belges qui y retrouvent l’essence de leurs passions sublimées sous une forme artistique.
Avec 35 artistes présents et environ 500 œuvres exposées, cette édition 2025 présidée par le prince Michel de Ligne a réjoui l’œil des visiteurs venus en nombre malgré le retour inattendu du soleil bruxellois. Co-présidé par Maître Alexandre Millon, le jury a dû faire des choix difficiles devant la foisonnante créativité et la qualité de certains stands.
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Parmi les artistes distingués, nous retenons l’univers “cabinet de curiosités” des toiles de François Costrel de Corainville qui a reçu le Prix du Cercle Royal Gaulois remis par son président, le chevalier Philippe de Wouters d’Opplinter, l’ingéniosité et la sensibilité immense des œuvres de Franck Espagnet qui prennent vie grâce aux bois flottés retrouvés dans l’estuaire de la Gironde (Prix de la révélation et médaille de bronze – catégorie sculptures) et le travail (notamment la panthère) d’Anne-Laure de Chillaz, sculptrice française, récompensée par le prix de l’art animalier de L’Éventail et interviewée pour l’occasion.
Anne-Laure de Chillaz, lauréate du prix L'Éventail à Animal Art Bruxelles 2025 © DR
Eventail.be – Quel est votre rapport à la nature ?
Anne-Laure de Chillaz – Depuis l’enfance, la nature m’appelle. Petite déjà, je parcourais les forêts à la recherche de bouts de bois, que je tentais de tailler, de transformer. Aujourd’hui encore, cette matière brute me fascine. La nature est au cœur de mon travail. Elle est juste, harmonieuse, sans effort apparent. Elle m’émerveille par son équilibre, sa simplicité, sa puissance silencieuse.
– Comment vous êtes-vous formée à la sculpture ?
– J’ai d’abord étudié le design d’espace, une formation qui m’a ouvert à la conception en trois dimensions. Très vite, cette approche m’a donné envie d’aller plus loin dans le travail de la matière. Je me suis alors formée à la sculpture aux Ateliers des Beaux-Arts de Paris.
– Un artiste qui a ouvert votre regard ?
– Lorenz Bäumer, le dernier joaillier indépendant de la Place Vendôme, avec qui j’ai eu la chance de collaborer. Nous avons réalisé ensemble une sculpture en bronze, doublée d’un pendentif mêlant rubis et diamant. Ce projet m’a poussée à affirmer ma sensibilité, à oser des pièces qui me ressemblent, à rester fidèle à mon intention artistique.
– Le point de départ d’une sculpture ?
– Chaque sculpture est pour moi une rencontre, un voyage. Je passe des heures à étudier l’animal que je vais sculpter – son anatomie, son mode de vie, son environnement, ses fragilités. C’est cette immersion qui me permet ensuite, à travers l’ajout d’éléments végétaux, de faire résonner un message propre à chaque espèce. Il y a toujours une forme de symbiose dans mes pièces : l’animal, le végétal, le minéral… tout est lié.
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