Christophe Vachaudez
23 May 2022
Au fil de l’exposition, les bijoux se dévoilent, délicats ou opulents, toujours scintillants. Certains n’ont jamais été présentés au public, d’autres sont conservés dans des musées, chez des marchands ou dans la pénombre de mystérieux coffres-forts. En point de mire, un joli diadème constellé d’émeraudes est venu de Kensington palace où il est désormais exposé. Dessiné par le prince consort Albert pour son épouse la reine Victoria, il apparait sur de nombreux portraits de la souveraine. Son dernier propriétaire, le duc de Fife, l’a cédé à l’état, en paiement de droits de succession.
© Sotheby's
Un diadème d’aiguilles en diamants couronné de perles, autrefois coiffé par la duchesse de Kent et sa fille Lady Helen Windsor, voisine avec le diadème porté par la princesse Diana lors de son mariage avec le prince Charles en 1981. Il a été prêté par Lord Spencer qui a suivi l’exemple de ses pairs puisque, dans d’autres vitrines, on reconnait un diadème rehaussé de perles issu des collections des ducs de Devonshire, un autre, orné de palmettes, confié par Lord Derby, ou un troisième figurant des fleurs de lys provenant de Lord et Lady Roseberry.
© Sotheby's
La plupart des styles semble au rendez-vous, depuis l’époque napoléonienne illustrée par un diadème en or serti d’antiques camées qui aurait appartenu à l’impératrice Joséphine aux courants contemporains avec des créations spécialement imaginées pour cette occasion par Christopher Thompson-Royds ou Kiki McDonough. Le courant naturaliste brille de mille fleurs avec les marguerites du diadème Primrose, les palmes du diadème Fitzwilliam, les roses de haie, les œillets ou encore les feuilles de laurier.
Côté joaillier, Cartier remporte les honneurs grâce à une merveille Art déco dont les lignes géométrisantes cernent des améthystes et des cabochons de saphirs, ou un autre diadème, simulant des vagues, venu en droite ligne de Castle Howard, dans le Yorkshire. On citera la maison Garrard fondée en 1735, Skinner & Co ou encore Van Cleef and Arpels dont l’ornement de tête aux turquoises géantes ne laissera pas d’impressionner.
© Sotheby's
C’est assurément la plus grande concentration de diadèmes depuis l’exposition qui a eu lieu au V&A de Londres voici près de vingt ans, une sorte de tradition puisqu’en 1911, à l’occasion du couronnement du roi Edouard VII, la boutique de Cartier Londres avait accueilli un ensemble remarquable de diadèmes, au profit d’une association caritative parrainée par le prince Francis de Teck, frère de la future reine Mary. Si ces diadèmes pouvaient parler, que d’histoires il pourrait nous conter !
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