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Héraldique : Aux armes !

BlasonHéraldiqueMaison de Saxe-CobourgRoyaume de Belgique

Christophe Vachaudez

02 November 2023

Voici quatre ans, le roi Philippe a souhaité faire modifier ses armoiries, une initiative hors du commun puisqu’elles n’avaient plus été changées depuis plus de 100 ans. Autrefois uniquement en Français, la devise de notre pays se décline désormais dans les trois langues nationales alors que l’écu de Saxe a refait son apparition…une preuve que l’héraldique n’a pas perdu ses droits et que les traditions se perpétuent jusqu’à notre époque.

Les armes de nos souverains n’avaient jamais fait l’objet d’une étude poussée. L’Armorial de la Famille Royale Belge y remédie. L’ouvrage récemment publié l’a patiemment décrypté de la plus complète des façons au fil de 600 pages abondamment illustrées. Il retrace le blasonnement de nos souverains, des princes et princesses de Belgique et de leurs conjoints, et ce, depuis la création du royaume.

Indissociable des grandes familles depuis des temps immémoriaux, les armoriaux seraient apparus pour la première fois au cours du XIIe siècle, sorte de recueils répertoriant comme son nom l’indique les armoiries des grandes lignées du temps. Leur importance ne fait que croître et il semble que l’on dénombre près d’un million de blasons médiévaux connus, tous antérieurs au XVIe siècle. Ce signe distinctif d’appartenance s’est invité dans toutes les disciplines artistiques, des manuscrits et chartes aux sculptures, des reliures aux écrins précieux, des peintures à la dentelle, des bijoux à l’orfèvrerie, de la broderie à la céramique, des sceaux aux médailles, des drapeaux et étendards aux pièces de mobilier, de la tapisserie à l’art funéraire en passant par les vitraux et les obiit. Et l’Armorial de la Famille Royale Belge ne fait pas exception comme on le découvre aisément au fil des chapitres avec des reliures ou des pièces d’argenteries finement estampées conservées dans les collections royales.

© DR

Quand Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha est élu roi des Belges, il dispose d’armoiries complètes extrêmement complexes que les héraldistes vont devoir simplifier et adapter à sa nouvelle dignité. Il faudra quelques années pour qu’un consensus puisse être dégagé. L’église Notre-Dame des Sablons possède d’ailleurs un ensemble de vitraux proposant des variantes des armoiries de notre premier monarque dont une, erronément sommée de l’aigle mexicain… une vraie curiosité ! On observe bien évidemment des représentations distinctes, des grandes armes placées ‘sur un manteau de pourpre fourré d’hermine, bordé, frangé, houppé et cordonné d’or’ au simple écu couronné.

© DR

Le chiffre du roi a dû lui aussi être déterminé et le double ‘L’ a connu de nombreuses variantes. Les reines ne sont pas en reste et une fois les noces célébrées fleurissent les armes accolées. Les vitraux de la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule en offrent un bel ensemble. Ceux de la cathédrale d’Anvers détaillent même les huit quartiers de noblesse du roi Léopold II et de la reine Marie-Henriette, née archiduchesse d’Autriche. Au fil des alliances défilent les Habsbourg, les Hohenzollern, les Saxe-Cobourg, les Napoléon, les Orléans, les Wittelsbach, les Bernadotte ou encore les Savoie.

Le Congo comme le Mexique ne sont pas oubliés de même que les grands ordres de chevalerie dont les colliers rehaussent parfois les armoiries. Ainsi, les archives des ordres de la Jarretière, du Danebrog au Danemark ou des Séraphins en Suède, ont révélé d’intéressantes informations qui viennent encore enrichir les recherches menées durant de nombreuses années par un trio de passionnés tout acquis à l’art et aux subtilités de la science héraldique, un vrai plongeon au cœur de l’histoire royale de notre pays !

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Informations supplémentaires

Titre

L’Armorial de la Famille Royale Belge

Auteurs

Michel Lupant, Cédric Pauwels et Jean-Marie Van Den Eeckhout

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De provenance impériale et royale

Chroniques royales

Sotheby’s avait déjà proposé une partie de la collection à l’automne passé, voici que la vente de novembre à Genève poursuit la dispersion de cet ensemble exceptionnel issu de la branche cadette de la famille de Wurtemberg. Á cela s’ajoutent des bijoux des maisons de Bade et de Bavière mais aussi un somptueux collier provenant de l’écrin des marquis d’Anglesey. Ce négligé totalisant plus de 300 carats fut porté aux couronnements de Georges VI et d’Élisabeth II et son histoire a de quoi intriguer puisque les glands terminaux proviendraient du fameux collier de la reine, celui que refusa Marie-Antoinette et qui fit pourtant un tel scandale. Á n’en point douter le bijou date du XVIIIe siècle et si certains témoignages corroborent l’association à l’infortunée souveraine, il faut rester prudent. Quoiqu’il en soit, il illustre à merveille l’opulence de la cour du roi Georges III et fait preuve dans son porté d’une modernité étonnante. Flexible à souhait, il pourrait allègrement dépasser les deux millions de francs suisses et sortir d’une famille à qui il appartient depuis au moins 250 ans !

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