Christophe Vachaudez
24 March 2020
L'énergie est toujours au rendez-vous-même si la disparition du duc Friedrich, le fils aîné tant apprécié, a créé un vide abyssal, un manque cruel. Mais Diane de France selon les uns ou Diane d'Orléans selon les autres a traversé bien des épreuves et, toujours, elle s'est relevée puisant dans un amour de la vie mais aussi dans une foi profonde qui l'anime depuis qu'elle a failli mourir, voici bien des années, d'un empoisonnement au plomb.
La duchesse avoue une dévotion particulière pour Sainte-Thérèse © CV |
La Duchesse prie la Vierge et avoue un penchant marqué pour Sainte-Thérèse dont elle a réalisé une statue, aujourd'hui installée près de la basilique qui lui est dédiée à Lisieux. Car la Duchesse travaille le bronze depuis des années, exprimant sa pétulance dans des sculptures qui dégagent une force impressionnante.
Même enthousiasme inné quand Diane d'Orléans peint et livre des toiles toujours très colorées. Elle peint sur verre aussi ou dessine des vêtements, autant d'œuvres qui sont vendues au profit des différentes associations que Diane soutient notamment au Paraguay à travers sa fondation1. Il est vrai que son histoire avec l'Amérique latine ne date pas d'hier puisqu'elle est née au Brésil, à Petropolis, fief de la maison impériale. Sa mère, la princesse Isabelle d'Orléans-Bragance y séjournait pour revoir les siens, à l'aube du second conflit mondial.
La duchesse dans son atelier © Maison Royale de Wurtemberg |
Diane aura 10 frères et sœurs, une fratrie encombrante qui mènera une vie itinérante car le comte de Paris, père attentif et taciturne à la fois, se positionne comme l'un des prétendants à l'hypothétique couronne de France. Un temps, il a pensé que le Général de Gaulle, à l'image de Franco, allait l'imposer comme successeur mais ce fut un faux espoir et la loi d'exil obligea la tribu à s'installer en Belgique, au Maroc et au Portugal avant un retour à Louveciennes, en région parisienne.
L'enfance de Diane est insouciante. Fantasque, on la croit un peu trop originale, presque folle. Sa personnalité rebelle n'en est qu'à ses débuts. Á vingt ans, elle épouse le duc Carl de Wurtemberg, héritier d'une maison millénaire qui accède à la dignité royale par la grâce de Napoléon. Un mariage de conte de fée précède une installation au château d'Alsthausen, une ancienne commanderie de l'ordre teutonique dominant un village situé à environ 80 kilomètres au nord du lac de Constance. Le milieu est plutôt conservateur et la retenue une règle d'or... une cage dorée qui ne convient pas vraiment à une princesse rebelle.
Photo familale réalisée voici quelques années © Maison Royale de Wurtemberg |
Le couple est heureux et cinq enfants viennent couronner cette complémentarité qui se perpétue encore aujourd'hui : Friedrich nait en 1961, puis ce sera Mathilde, Eberhard, Philip, Michael et Fleur. Ses seize petits-enfants forment les fleurons de la plus belle des couronnes pour une altesse royale qui, si elle peut être piquante et parfois impitoyable, a toujours été unanimement appréciée pour sa volonté et son énergie.
Bon anniversaire Madame !
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