Thomas de Bergeyck
23 September 2021
Grande lectrice de la presse quotidienne, elle a certainement avalé de travers son scone à l'orange en parcourant les révélations d'un journal canadien. À la faveur d'une fuite, ils savent tout de l'opération "London Bridge" : c'est la procédure à suivre dès le moment où Elizabeth rendra son dernier souffle. Un protocole millimétré : c'est le secrétaire privé de la souveraine, Edward Young qui sera le premier averti. Il devra utiliser les mots de code "London Bridge is down" (le pont de Londres est en panne) pour appeler le Premier ministre. Ensuite, le message aux différentes autorités est déjà rédigé : « Nous venons d'être informés du décès de Sa Majesté la Reine. La discrétion est requise ». Ce n'est qu'après que le public sera averti par un message officiel, les drapeaux de Whitehall seront en berne, et les sites internet royaux seront noirs. Tout comme les sites officiels du gouvernement, barrés d'une barrière noire.
Il y aura dix jours de deuil national et le public aura trois jours pour venir se recueillir devant la dépouille royale à Westminster, et ce, 23h sur 24. Charles sera proclamé roi le lendemain de sa mort, à 10h et parlera à la BBC à 18h (après le sacrosaint Tea Time !). La cérémonie durera deux heures, elle est déjà écrite et organisée jusqu'aux chants. Juste après, le cercueil sera conduit à Windsor sur l'affut de canon utilisé pour le père d'Elizabeth, le roi George VI à sa mort en 1952. Elle reposera aux côtés de son époux le prince Philip, puisque sa sépulture est déjà prête dans le parc du château.
Windsor © Polaris/Photo News |
Par contre, Elizabeth ne saura rien des dernières volontés de son époux : la Cour suprême y appose les scellés du secret jusqu'en ... 2111 ! Et ce, afin de « préserver la dignité de la Reine et de sa famille ». Car il y aurait là des éléments "vraiment privés" de leur vie ... Par-delà la mort, le Duc d'Edimbourg sera donc parvenu, lui, à garder tous ses secrets. L'ultime privilège de l'éternel suivant...
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