Christophe Vachaudez
07 December 2020
Née à New York le 17 novembre 1927, Marie-Hélène Naila Stephanie Josina van Zuylen van Nyevelt van de Haar est la fille de Marguerite Namétalia, d'origine syro-égyptienne, et du baron Egmont dont la famille est implantée depuis des siècles près d'Utrecht. Elle sera éduquée au Marymount College à Tarrytown avant de poursuivre ses études de l'autre côté de l'Atlantique à Paris. Elle passe ses vacances dans l'incroyable château néo-gothique du Haar, aux Pays-Bas, là où elle choisira de se marier en 1950 avec le comte François de Nicolay dont elle aura un fils, Philippe, qui épousera lui-même, au château de Beloeil, la princesse Sophie de Ligne.
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Divorcée en 1956, Marie-Hélène convole un an plus tard avec le baron Guy de Rothschild, un sien cousin puisqu'elle a pour grand-mère la baronne Hélène de Rothschild. Le couple aura un fils, le baron Edouard, né le 27 décembre 1957. Non loin de Paris, la famille possède un vaste château abandonné. Du plus pur style Napoléon III, Ferrières a longtemps servi de refuge à des enfants juifs mais il attend depuis longtemps une nouvelle affectation. Il devient le nouveau défi de Marie-Hélène qui décide d'en faire le cadre de fêtes flamboyantes. Elle le remeuble et surveille les travaux depuis sa petite maison construite dans les bois tout proches.
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Les célèbres week-ends de Ferrières accueillent bientôt l'aristocratie européenne qui y rencontre musiciens, artistes, grands couturiers. Marie-Hélène compte parmi ses amis Yves Saint-Laurent, Grace Kelly, Elizabeth Taylor, Audrey Hepburn, Dali, Yul Brynner, Liza Minelli ou encore la reine Margrethe II de Danemark et son époux Henri de Montpezat. Nombre d'entre eux sont des habitués de Ferrières.
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Le bal Proust et le bal surréaliste où Marie-Hélène apparait le chef recouvert d'une tête de cerf marqueront durablement les esprits. Le couple cède Ferrières à l'université de Paris en 1975 et achète la même année l'Hôtel Lambert, en plein cœur de l'île de la Cité, sans doute le plus somptueux de la capitale. Revêtue de plumetis ou de peaux de léopard, la baronne éblouit le soir quand durant la journée, elle poursuit la tradition philanthropique familiale.
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Si le célèbre diadème Cartier serti d'onyx est sorti depuis longtemps de la collection et que les rubis et autres diamants n'ont pas été sortis des coffres, la vacation présente un ensemble remarquable de bijoux anciens dont un pendentif à l'améthyste timbrée des chiffres en brillant de l'empereur Napoléon III et de l'impératrice Eugénie, un imposant collier de turquoises, un devant de corsage serti de perles grises ou encore un pendentif en forme de cœur orné d'une aigue-marine de près de 100 carats.
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Outre des nécessaires de beauté signés par Fabergé ou Lacloche, des croix qu'elle collectionnait, on note aussi un remarquable ensemble de perles de conche du plus beau rose, autant de joyaux qui illustrent le goût impeccable d'une esthète.
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