Christophe Vachaudez
25 March 2022
Petra Laurentien Brinkhorst n’est pas vraiment une inconnue de la reine Beatrix quand elle épouse le 17 mai 2001, son fils cadet, le prince Constantin,. Non seulement, son père Laurens a occupé différents postes ministériels et est chargé, à l’époque, de l’agriculture, mais sa mère, Jantien Heringa, a fait ses études avec la souveraine ! Rien d’étonnant, dès lors, à ce que la jeune fille ait croisé fréquemment son futur époux. Toutefois, la première rencontre significative a lieu en mer, sur le voilier royal, en 1985. La Princesse s’en souvient encore même si le rapprochement ne se produira vraiment qu’en 1995, à Bruxelles, où elle s’est installée, tout comme le Prince.
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Durant ces dix ans, Laurentien n’a pas chômé. Élève brillante, elle a étudié l’histoire à l’université de Groningen, puis s’est inscrite en science politique au Queen Mary College de l’Université de Londres avant de décrocher une maîtrise en journalisme à l’Université de Berkeley en Californie. Outre l’anglais et le néerlandais, elle parle aussi couramment la langue de Voltaire car elle a fréquenté le Lycée français de Tokyo où son père travaillait alors, obtenant le baccalauréat en 1984.
Au fil du temps, les sentiments se renforcent et les fiançailles de Laurentien et de Constantin sont publiquement annoncées le 16 décembre 2000, avec le plein assentiment de la reine Beatrix. Le mariage aura lieu à La Haye et Laurentien qui a choisi une robe signée Edouard Vermeulen coiffe pour l’occasion un diadème historique de la Maison d’Orange. Si le couple élit d’abord domicile à Londres, il se fixe ensuite à Bruxelles. Comme tous les membres de la famille, la Princesse participe aux événements de la vie officielle et, tout en continuant à travailler, remplit certains engagements en relation avec les causes qu’elle défend.
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Ainsi, elle a fait de l’illettrisme son cheval de bataille multipliant les initiatives pour favoriser l’apprentissage. Son combat débuta à Bruxelles quand elle se propose comme volontaire pour dispenser des leçons aux personnes peu instruites. Elle prend conscience que le problème existe aussi aux Pays-Bas et met sur pied une fondation dont l’objectif premier sera de lutter contre l’analphabétisme, dans son pays, et puis, plus largement, dans le monde entier, à travers des organismes européens et internationaux relayés, notamment, par ELINET (European Literacy Policy Network) et par le réseau mondial des bibliothèques publiques. En 2009, l’Unesco la désigne comme ambassadrice de la cause, ce qui lui donne l’occasion de prendre la parole dans le monde entier. Elle se préoccupe également des problèmes de dyslexie et accorde son patronage à l’association néerlandaise de lecture pour aveugles comme aux bibliothèques de la ligue braille.
La Princesse, en femme d’action, ne se contente pas des conférences ou des réunions et descend volontiers sur le terrain, organisant des séances de lecture dans les écoles et les bibliothèques pour stimuler les plus jeunes. Dans un autre domaine, elle s’est engagée dans la protection de l’environnement à différents niveaux. Membre de la Fondation européenne pour le climat, elle a aussi créé en 2009 sa propre association qui, aux Pays-Bas, fut baptisée Missing Chapter. Depuis, trois livres pour enfants ont été publiés par la Princesse. Devenue auteur, Laurentien van Oranje met en scène un curieux personnage qui veille à ne point gaspiller, une façon habile de combiner lecture et conscientisation.
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Avec son équipe, l’épouse du prince Constantijn s’est même jetée dans l’onde peu accueillante des canaux d’Amsterdam pour encourager les habitants à freiner leur consommation en eau, une action qui rejoint son engagement au sein du WWF. Depuis 2012, la Princesse assume la présidence de la FFI (Flora and Fauna International) dont la reine Elizabeth II assure le patronage. Cet organisme, fondé en 1903 par des naturalistes britanniques et des hommes d’états africains, fut à l’origine de la création du Kruger National Park en Afrique du Sud et du Serengenti en Tanzanie. Elle a d’ailleurs ouvert la voie au WWF et comptait parmi ses inconditionnels Sir David Attenborough. De nos jours, des acteurs comme Stephan Fry ou Judi Dench continuent à soutenir les batailles du FFI qui peut désormais compter sur la Princesse.
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Enfin, notons que Laurentien des Pays-Bas fait partie de la Fondation culturelle européenne mais également du Conseil du Port de Rotterdam. En septembre 2015, le couple princier a regagné les Pays-Bas pour la scolarisation de leurs trois enfants : Eloise d’Orange-Nassau née le 8 juin 2002, Claus-Casimir qui a vu le jour le 21 mars 2004, et Léonore, le 3 juin 2006. De cette façon, cette belle-fille que Beatrix apprécie tout spécialement peut mener de front, de façon optimale, les causes qui lui tiennent à coeur. Elle n’hésite d’ailleurs pas à participer à des débats ou des programmes télévisuels où sa détermination et sa facilité du contact font mouche. Voilà qui explique une popularité non usurpée !
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