Christophe Vachaudez
23 September 2019
Il semble qu'Anna Ivanovna, une nièce de Pierre le Grand, lassée par une longue période d'austérité, fut la première à se parer de façon ostentatoire, initiant une coutume qui allait connaître un succès retentissant durant près de deux siècles. Elle fut relayée par l'impératrice Elisabeth, petite-fille du grand tsar, qui est à l'origine de la collection de tabatières précieuses de l'Hermitage. Elle en commandait à foison, les offrant comme cadeaux diplomatiques ou les gardant pour elle-même quand elles étaient trop jolies.
L'impératrice Alexandra Fedorovna © DR |
L'usage des pierres de couleurs atteint alors son paroxysme comme l'illustre à merveille le bouquet qu'elle achète au joaillier Jérémie Pauzié, constellé d'émeraudes, de grenats, de saphirs jaunes et bleus mais aussi de 950 diamants. Un édit est même entériné interdisant les strass, sequins et autres succédanés. Seules les vraies pierres seront tolérées à la cour.
© DR |
Catherine la Grande emboîte le pas à sa défunte parente et tout resplendit de mille feux. Bientôt, un regain d'intérêt pour l'antiquité entraine le retour en grâce des camées comme des intailles. Les joyaux sélectionnés illustrent l'art joaillier et la mode de chaque époque, sans négliger la gent masculine qui se distingue par des habits aux épaulettes et aux boutons étincelants. Bijoux acrostiches, parures naturalistes, ornements de jour et somptueux cadeaux de mariages s'égrainent au fil du XIXe siècle avec l'apparition des grands noms de la joaillerie comme Lalique, Cartier et bien sûr Fabergé dont on découvrira, chose rare, un diadème. Pièces miraculeusement épargnées lors des troubles révolutionnaires et prêts de musées internationaux enrichissent un parcours d'une richesse inégalée ! Á découvrir jusqu'au 20 mars à l'Hermitage Amsterdam !
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