Christophe Vachaudez
12 August 2019
Ce bel édifice de la banlieue de La Haye fut construit à l'origine pour loger la reine Élisabeth de Bohême en exil aux Pays-Bas. Le bâtiment sera repris par sa nièce, Amélie, veuve du Stadhouder Frédéric-Henri mort en 1647. Elle fait venir les plus grands artistes du temps pour peindre une immense salle à la gloire de son époux, un chef d'oeuvre du genre.
© Misc/Backgridus/Photo News |
Propriété de Guillaume III d'Orange, puis de Frédéric le grand, le palais sera tour à tour prison puis musée avant d'à nouveau accueillir la famille royale. C'est en effet en ses murs que la princesse Béatrix, alors reine, habita entre 1981 et 2013. Après de longs mois de restauration, le vaste édifice en brique a retrouvé toute sa superbe. un léger bémol, le chantier qui vient de se terminer a coûté la bagatelle de 63 millions d'euros au lieu des 35 initialement prévus ! Environ 120 ouvriers ont travaillé chaque jour durant trois ans !
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Mais le palais Huis ten Bosch méritait bien quelques efforts ! Outre les salons historiques dont certains datent de la construction de l'édifice en 1645, les stucs de la salle du conseil ou les fabuleuses peintures de la Salle à la gloire de la famille d'Orange qui ont subi une cure de jouvence, certaines pièces ont reçu une décoration contemporaine supervisée par les souverains eux-mêmes. Ainsi, le salon bleu a été entièrement peint de natures mortes, d'après la grande tradition du Siècle d'Or, mais selon les principes photographiques des deux artistes choisis : Maurice Scheltens et Liesbeth Abbenes.
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Dans une pièce voisine, c'est Jacob van der Beugel qui a habillé les parois murales d'une déclinaison de languettes de terre cuite sur fond de béton, comme la lecture scandée d'un ADN. Pour la bibliothèque de la Reine, le bleu fut mis à l'honneur avec un ensemble de sièges, de coussins et une moquette azuréenne qui fera sans doute rêver Maxima aux ciels de son Argentine natale. La question ultime, posée depuis des décennies...quand le palais sera-t-il ouvert au public, celui-là même qui, indirectement, a payé ces travaux somptuaires ?
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