Trente boîtes en argent massif pavé de mosaïques insolites et flamboyantes qu’il avait disposées comme dans un temple païen. Parallèlement, il lui consacrait une exposition dans sa galerie, où l’éventail créatif était plus large : tables basses, miroirs, bas-reliefs. Le titre de l’exposition ? Cosmosaïque… Subtile association entre son univers, qui n’est pas sans évoquer le big bang, la formation des étoiles, et une technique millénaire. “Béatrice Serre revitalise l’art séculaire de la mosaïque avec des créations exubérantes et futuristes. Elle utilise des centaines de tesselles qu’elle taille elle-même comme le faisaient les Grecs ou les Romains, mais ses matériaux sont bruts, souvent originaux. Et surtout, ses créations sortent du cadre, deviennent des œuvres en trois dimensions, de véritables sculptures.”

Un univers qu’on peut découvrir dans la magnifique monographie que lui consacrent aujourd’hui les éditions de l’Amateur. Au fil des pages se dessine une œuvre qui ne ressemble à aucune autre, d’une grande beauté, aussi bien lorsque ces compositions sont pensées comme des œuvres d’art, à accrocher aux murs, que lorsqu’elles ornent des tables basses ou de précieux cabinets.

Les architectes d’intérieurs adorent son travail : Thierry Lemaire a été le premier à lui commander des pieds de lampe, suivi par Laura Gonzalez qui a fait appel à elle pour décorer un mur chez Cartier à New York. Alors que la mode est au retour à l’ornement, à la richesse du décor, Béatrice Serre est pile dans la tendance et les collectionneurs, aussi, ne s’y trompent pas : “On a vendu 75% de l’exposition le soir du vernissage”, se réjouit Victor Gastou. Avis aux amateurs.